LAGOS - Le président de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) a autorisé vendredi l`envoi immédiat de troupes au Mali, pour épauler l`armée malienne dans son offensive contre les islamistes qui contrôlent le nord du pays, indique un communiqué de
l`organisation.
"Le Président en exercice, après consultation de ses pairs et conformément
à la Résolution 2085 du Conseil de Sécurité, décide d`autoriser l`envoi
immédiat des troupes sur le terrain dans le cadre de la MISMA (Force
internationale de soutien au Mali) pour aider l`armée malienne à défendre
l`intégrité du territoire", selon les termes du communiqué signé par le
président ivoirien Alassane Ouattara, qui dirige actuellement la Cédéao.
Cette annonce intervient après que l`armée malienne a déclaré que des
troupes nigérianes, sénégalaises et françaises sont engagées à ses côtés dans
son offensive contre les islamistes dans le centre.
Le gouvernement malien a décrété vendredi l`état d`urgence sur l`ensemble
du territoire et lancé une contre-offensive avec une assistance de la France,
d`autres pays européens et africains.
Le Conseil de sécurité de l`ONU a autorisé l`envoi au Mali d`une force
africaine de 3.000 membres mais ce déploiement ne devrait pas être effectif
avant septembre au plus tôt.
Dans son communiqué, la Cédéao, qui est composée de 15 nations, a exprimé
"sa très vive préoccupation suite à la détérioration de la situation au Mali,
et plus particulièrement à la tentative en cours des forces d`occupation
terroristes pour prendre la ville de Konna et avancer vers le sud sur les
positions tenues par les forces armées maliennes".
La Cédéao n`a pas donné d`autres détails sur le déploiement des troupes.
Le Nigeria, où est situé le siège de l`organisation, a promis l`envoi de
600 troupes au sein de cette force.
L`armée régulière malienne, avec le soutien de ses alliés, a tenté de
reprendre Konna, une ville stratégique située près de Mopti (centre) à la
frontière entre le Nord, occupé par les islamistes, et les territoires
toujours sous contrôle de Bamako. La ville était tombée la veille aux mains
des islamistes, qui menacent de continuer leur poussée vers le Sud, après
plusieurs heures d`affrontements.
Des inquiétudes sont apparues en Afrique de l`Ouest sur les risques que les
Islamistes, parmi lesquels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et les autres
groupes criminels du nord du Mali, font peser sur le reste de la région, en
raison notamment de possibles liens avec le groupe islamiste Boko Haram qui
sévit au Nigeria.
Le général américain Carter Ham, commandant en chef de la force américaine
en Afrique, a affirmé vendredi qu`Aqmi et Boko Haram cherchaient à "coordonner
leurs forces", et pouvaient constituer une menace pour l`Afrique, mais
également pour l`Europe et les Etats-Unis.
"Ce que nous savons, c`est que Boko Haram a l`intention de s`étendre
au-delà des frontières du Nigeria, et espère élargir son influence", a indiqué
le patron d`Africom à Niamey.