BAMAKO- L`armée malienne a lancé vendredi avec le soutien de la France et de plusieurs pays africains une contre-offensive dans le centre du Mali, pour repousser l`avancée des islamistes vers le sud gouvernemental, tandis que Washington affirmait son soutien "à l`objectif de la France".
La progression des islamistes, qui contrôlent depuis neuf mois le nord du
Mali, a été "stoppée", a affirmé à l`AFP une source militaire malienne, selon
laquelle la contre-offensive gouvernementale, forte du soutien international,
se poursuivait.
L`armée malienne a affirmé dans la soirée contrôler la ville de Konna,
tombée la veille aux mains des islamistes qui occupent le Nord du Mali. La
contre-attaque est partie de Sévaré, localité à 70 km au sud de Konna, dotée
du plus important aéroport de la région où, selon des témoins, des avions
militaires ont atterri jeudi pour débarquer des armes et des soldats
étrangers, parmi lesquels figuraient des Blancs.
"On nous impose la guerre (...)", le Mali portera "une riposte cinglante et
massive" à ses "ennemis", a promis vendredi soir dans un message à la Nation
le président par intérim Dioncounda Traoré.
"La situation sur le front est globalement sous contrôle. Courageusement,
nos forces armées, les fils de ce pays font face à la situation", a assuré M.
Traoré, qui a "sonné la mobilisation générale autour de la grande armée
malienne (...)".
Le président François Hollande a quant à lui confirmé l`engagement des
forces françaises, dont la présence sur le sol malien avait été révélée
auparavant par des sources militaires maliennes.
"Le Mali fait face à une agression d`éléments terroristes venant du Nord
dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme", a expliqué le
président Hollande.
Il a expliqué avoir répondu à la demande d`aide du président malien,
appuyée par les pays africains de l`Ouest".
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué que
l`engagement français avait notamment pris la forme d`une "intervention
aérienne", en réponse à une question lui demandant s`il y avait eu "des
frappes aériennes".
A Washington, la Maison Blanche a dit vendredi partager les objectifs de la
France. Les Etats-Unis envisagent d`aider la France dans son engagement au
Mali contre les islamistes grâce à un appui "logistique" et des drones de
surveillance, a déclaré un haut-responsable américain qui a requis l`anonymat.
"L`armée américaine étudie la possibilité de fournir des renseignements, du
ravitaillement en vol et d`autres appuis aux forces françaises", a-t-il
précisé.
Dans l`après-midi, le chef des opérations militaires malien, le colonel
Oumar Dao, avait affirmé que des soldats français, sénégalais et nigérians
étaient en appui dans la ville de Sévaré (centre).
"D`autres pays amis se sont déjà manifestés et nous les attendons", a
ajouté le colonel Dao sans donner de détails.
Le Sénégal n`a "pas de troupes combattantes" au Mali, a démenti à l`AFP un
responsable de l`armée sénégalaise.
Dans la soirée, les pays d`Afrique de l`Ouest ont officiellement autorisé
l`envoi immédiat de troupes.
Le président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de
l`Ouest (Cédéao), la président ivoirien Alassane Ouattara, a "décidé
d`autoriser l`envoi immédiat des troupes sur le terrain dans le cadre de la
MISMA (Force internationale de soutien au Mali) (...)".