Si les forces engagées dans le centre du pays ont déjà obtenu des résultats en démantelant quelques groupes, la population, elle, observe les opérations en s'interrogeant sur sa sécurité. Hier des hommes armés soupçonnés d'être des jihadistes ont tiré sur une pinasse dans le cercle de Tenenkou, à Mopti, blessant l'un de ses occupants.
La pinasse à bord de laquelle avaient pris place plusieurs personnes a essuyé des tirs. Les coups de feu ont été tirés par des hommes qualifiés « de combattant islamistes » par des sources sécuritaires. Cette attaque a fait un blessé parmi les passagers de l'embarcation.
Selon les autorités en charge de la sécurité, cette opération pourrait être un réponse punitive des jihadistes à l'arrestation, quelques heures auparavant, de quatre hommes soupçonnés d'appartenir à un mouvement proche du prédicateur radical Amadou Koufa.
Ces derniers auraient pu aider la logistique de groupes jihadistes dans la région. Les tirs qui ont blessé l'un des occupants de la pinasse, pourraient être un règlement de compte et un avertissement à ceux qui seraient tentés de renseigner l'armée malienne.
Selon certaines informations, l'attaque aurait été organisée en représailles contre des personnes soupçonnées par les jihadistes de fournir des informations à l'armée. Mais cette situation ne semble pas affecter la détermination des populations à collaborer avec les forces de sécurité. C'est ce qu'affirme le 2ème adjoint au maire de Youwarou, qui salue l'opération de ratissage lancée il y a quelques jours par l'armée malienne.
Demba Konta, 2ème adjoint au maire de Youwarou, joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« Cette situation pour nous a été une répétition d'autres cas, parce qu'à Dogo (commune dans le cercle de Youwarou) il y a eu une situation de ce genre, où le chef de village a été victime du fait qu'il ait donné des informations à l'armée. Les assaillants sont venus jusque dans sa maison et l'ont exécuté. A Youwarou, cela ne nous empêche nullement de collaborer avec l'armée. Jusqu'à preuve du contraire, s'il y a des renseignements sur des individus suspects, on les communique aux forces armées et de sécurité. En tout cas par rapport à cela, nous sommes directement en contact avec l'armée ».
Il y a quelques jours l'armée a lancé une vaste opération de sécurisation dans le centre du pays. A Youwarou, ces patrouilles portent-elles leurs fruits ? Est-ce qu'elles vous rassurent ?
« C'est clair. Cette opération va porter ses fruits. Les patrouilles sont salutaires, il faut vraiment le reconnaître. Il y a la communication avec la population, et ces patrouilles permettront de poursuivre les jihadistes, de les déloger et mettre les populations à l'abri ».