Creuset de la démocratie, l’Assemblée nationale n’échappe pas à l’intrusion religieuse. La controverse autour de l’élection du bureau de l’hémicycle est l’œuvre de certains chefs religieux.
Pour une simple mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, les milieux religieux ont joué un rôle de premier plan. Tout au long du processus, les tractations les plus chaudes ont eu lieu et ont permis à certains députés d’obtenir la caution de leurs protégés leaders religieux. Un milieu très influent de nos jours dans notre pays à tel point qu’aucune activité d’envergure nationale ne se passe sans la caution des religieux.
Le blocage qu’a connu l’installation du bureau de l’Assemblée nationale est consécutif à cette intrusion/effraction des leaders religieux. Il nous est revenu qu’à la veille de cette élection, plusieurs hommes politiques se sont transportés chez un leader religieux bien respecté par le régime. C’est à l’intervention de ce dernier qu’un consensus a pu finalement être trouvé le mardi.
Le vrai blocage est que des députés, considérés proches d’un chef religieux, ont eu maille à partir avec le président l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé. Et l’implication de Bocary Tréta dans cette affaire qui oppose même le RPM et ses alliés est guidée par le souci d’éviter de frustrer un puissant chef religieux.
Désormais, c’est une certitude, la classe politique fait cause commune avec les milieux religieux musulmans dont l’influence est de plus en plus grande au sein de la vie publique nationale. Reste à savoir jusqu’où ira cette intrusion qui a fini par s’ériger en mode de gouvernance à chaque qu’il s’agit d’une élection au Mali.
Alpha Mahamane Cissé