Au moment où le Mali se bat pour mettre dans l’oubliette la crise provoquée par le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad (Mnla), voilà que les responsables de ce mouvement satanique se donnent à cœur joie pour célébrer ce malheur national.
A l’issu de plus de 8 mois de pourparlers inter maliens, un équilibre dit accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a été signé en mai et juin 2015. Au cœur dudit document, figure la réconciliation nationale dont la condition première est le retour de tous les groupes et mouvements belligérants dans les girons de la République. Mais le Mnla semble ne rien comprendre de tout cela ou s’en fiche pas mal de la médiation internationale. En ce sens que, apprend-on, Bilal Ag Chérif, président du mouvement, signataire de l’Accord de paix, a participé à la célébration du 5e anniversaire de la création du Mnla. Nos sources indiquent que le discours héroïque qu’il a tenu à cette occasion atteste qu’il n’est pas dans la logique de renoncer à l’activisme indépendantiste que son mouvement mène. «Pour ceux qui m’ont pas cru voyez par vous-mêmes ce qui s’est passé de Ber à Kidal. On est juste là pour attirer l’attention des autorités, de juste faire attention, car trop de confiance peut surprendre et nuire», précisait-t-il, rapporte Studio Tamani.
Ce message de duplicité de Bilal Ag Chérif, donne raison au Président de la République qui émet des doutes sur la sincérité de la Coordination des Mouvements armés de l’Azawad (CMA) dont le Mnla est membre à s’inscrire dans la logique de sortie de crise. Faut-il le rappeler, à la suite de l’interdiction du sol Kidalois au ministre de l’Education nationale le lundi 19 octobre par la Coordination des mouvements de l’Azawad, malgré la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation nationale, le chef de l’Etat, IBK a exprimé sa déception face à cette duplicité de la CMA. C’était le 24 octobre sur les antennes de RFI. Dans son intervention, IBK affirmait que cette situation est préoccupante. «J’ai dit à mes frères, je vous fais confiance. Je reçois à Bamako les uns et les autres régulièrement. Je ne peux admettre ni comprendre, ni souffrir qu’au terme de cet accord pour la paix et la réconciliation au Mali, il y ait encore des difficultés à admettre que vos frères viennent à vous, ou alors, quelque part, on n’est pas sincère». Pour lui, il y a quelque chose qui ne marche pas. «Pour autant, je ne veux rien brusquer. Nous avons vu ce qui s’est passé avec la visite du Premier ministre Mara, au mois de mai 2014, je ne souhaite pas qu’une telle chose puisse se reproduire». Cette méfiance du Chef de l’Etat vient de trouver son fondement dans le discours de Bilal Ag Chérif qui, s’adressant aux autorités maliennes affirme que trop de confiance peut surprendre et nuire.
Oumar KONATE