PARIS - L'opposition -- UMP, centristes et Front national -- a affiché vendredi soir son soutien à l'intervention militaire française au Mali annoncée par François Hollande, quelques voix dissonantes se
faisant toutefois entendre à gauche de la gauche ou chez les écologistes.
"Contre le terrorisme la France doit parler d'une seule voix. Total soutien
à l'intervention militaire de nos forces armées au Mali", a twitté l'ex
ministre UMP Nadine Morano, quelques minutes après l'allocution de François
Hollande depuis l'Elysée.
Le chef de l'Etat venait d'annoncer que face à "une agression d'éléments
terroristes venant du nord" du Mali, la France avait décidé de répondre
positivement à la demande d'intervention militaire formulée par le président
malien, et d'apporter le "soutien" de ses forces armées aux unités maliennes.
Les deux ex-rivaux de la présidence de l'UMP, Jean-François Copé et
François Fillon, ont apporté, chacun de leur côté, leur soutien à cette
décision.
Pour M. Copé, "l'intervention de l'armée française se fait dans une
parfaite légalité internationale. La France se montre fidèle à ses valeurs
universelles, celles-là même qui ont justifié l'intervention en Afghanistan
contre l'extrémisme, le fanatisme, le terrorisme et en faveur de la paix et de
la sécurité internationales".
Même tonalité dans les propos de l'ex-Premier ministre. M. Fillon a
déclaré, dans un communiqué, "considérer que la lutte contre le terrorisme
exige l'unité de la Nation au-delà des clivages partisans".
De son côté, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé
"légitime" l'engagement de l'armée française au Mali.
Cette intervention "doit être soutenue dans la mesure où notre pays a été
appelé à l'aide par le gouvernement légitime du Mali en application d'une
coopération de défense entre nos deux pays, dans une zone francophone",
a-t-elle dit.
Les leaders centristes Jean-Louis Borloo (UDI) et François Bayrou (MoDem)
ont mis en avant l'"urgence" qu'il y avait à agir au Mali en commentant la
décision d'intervenir.
"La décision d'engager les troupes françaises est un acte grave qui
nécessite un débat", a aussi fait remarquer M. Borloo.
"Sous réserve d'éléments particuliers, cette intervention me semble la
bienvenue", a réagi Hervé Morin (Nouveau centre), ancien ministre de la
Défense. "Il y a un élément essentiel, c'est que l'intervention se fasse à la
demande des autorités politiques maliennes", a-t-il souligné.
Ces réactions de l'opposition saluant l'initiative de l'exécutif
rappelaient l'intervention française en Libye. Le jour de mars 2011 où Nicolas
Sarkozy avait annoncé l'engagement des avions Rafale dans le ciel libyen, le
PS s'était réjoui de la "détermination" affichée par Paris et la communauté
internationale pour soutenir le peuple libyen.
Du côté des voix critiques vendredi, le député écologiste Noël Mamère a dit
"s'étonner que le président de la République reproduise les mêmes méthodes que
son prédécesseur en ne saisissant le Parlement qu'une fois les opérations
lancées".
Pour le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, "l'intérêt
d'une intervention militaire extérieure pour régler le problème posé au nord
du Mali est discutable" et "en décider seul, sans en saisir préalablement ni
le gouvernement ni le Parlement, est condamnable".