Le chef d’état-major du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla), Mohamed Ag Najim, ne mérite pas de porter les galons des Forces Armées et de Sécurité du Mali (Fama). S’il intervient, son intégration ne serait ni plus ni moins qu’une violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui exclut toute impunité pour des criminels à l’image de cet ancien colonel de l’armée libyenne.
Né vers la fin des années 50, Mohamed Ag Najim s’installe très jeune en Libye, un pays dont il détient la nationalité. Chargé du commandement d’une unité d’élite à Sabha dans le sud libyen, il trahit Kadhafi en pleine difficulté pendant le siège de Bani Walid. Avec la complicité de certaines grandes puissances qui continuent de le protéger, il traverse le Niger et l’Algérie avec des armes lourdes et des munitions pour s’installer au Mali où il regagne le maquis en installant deux camps, l’un à Tigherghar, l’autre à Zakak. Désigné chef d’état-major du Mnla, il s’attaque avec ses troupes à des casernes militaires à Ménaka, Tessalit et Aguelhok.
Mohamed Ag Najim a tué des soldats. Il a pris en otage des soldats avant de les torturer. A la différence de ces braves hommes dont le seul tort est de servir et de défendre ce pays qu’il a quitté pour d’autres cieux plus cléments, Mohamed Ag Najim est un petit lâche dont la traitrise n’a d’égal que son penchant pour des activités mafieuses et criminelles. Allié des terroristes d'Aqmi et de grands trafiquants de drogue, le nom de Mohamed Ag Najim est indissociable du massacre d’Aguelhok, du nom de la petite bourgade où environ cent (100) militaires ont été égorgés en janvier 2012.
Il figurait sur la liste des personnalités faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako avant que son nom ne soit retiré pour des raisons politiques. Mais cela n’enlève rien aux faits commis par ce criminel de grands chemins qui a gaspillé son énergie de jeunesse au service de la Libye.
Cet homme sans foi ni loi ne mérite pas d’intégrer les rangs des Fama. A défaut de passer devant un tribunal ou la Cour Pénale Internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité, il ne peut venir narguer ses anciennes victimes dont certaines n’ont pas eu la chance de survivre aux attaques de ses balles ou à ses tortures.Son intégration ne serait ni plus ni moins qu’une violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui exclut toute impunité pour des criminels de son rang.
C. Doumbia