WASHINGTON - La Maison Blanche a affirmé vendredi qu`elle partageait les objectifs de la France au Mali, où Paris soutient une contre-offensive pour repousser l`avancée des islamistes.
"Nous avons pris note du fait que le gouvernement malien avait demandé de
l`aide, et nous partageons l`objectif français d`empêcher des terroristes de
bénéficier d`un sanctuaire dans la région", a déclaré à l`AFP Tommy Vietor,
porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).
L`armée malienne a lancé vendredi avec le soutien de la France et de
plusieurs pays africains une contre-offensive dans le centre du Mali pour
repousser l`avancée des islamistes vers le Sud encore sous contrôle du
gouvernement de Bamako.
Le président français François Hollande a confirmé l`engagement de forces
de son pays, en expliquant que "le Mali fait face à une agression d`éléments
terroristes venant du Nord dont le monde entier sait la brutalité et le
fanatisme". Il a assuré que cette opération durerait "le temps nécessaire",
tandis que son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que
cet engagement avait notamment pris la forme d`une "intervention aérienne".
Le porte-parole du NSC, le cabinet de politique étrangère du président
Barack Obama, a par ailleurs indiqué que Washington "surveill(ait) de près la
situation" au Mali.
Le département d`Etat a assuré que les Etats-Unis étaient "évidemment en
consultations très étoites avec le gouvernement français", la porte-parole
Victoria Nuland insistant sur le fait que l`engagement français avait été
réclamé par le Mali.
Bamako n`a pas demandé aux Etats-Unis de lui fournir un appui militaire
direct identique, a dit Mme Nuland.
A Paris, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a lui-même
annoncé s`être entretenu par téléphone de la crise avec son homologue
américain Leon Panetta. Les deux ministres ont évoqué leur "inquiétude commune
à propos de la situation sécuritaire au Mali", a indiqué un responsable
américain.
Jeudi, dans une déclaration unanime, le Conseil de sécurité de l`ONU a
demandé un "déploiement rapide" de la force internationale prévue au Mali par
une résolution votée le 20 décembre, mais dont l`intervention devait prendre
des mois.
Cette opération militaire, telle qu`elle était prévue jusqu`ici, se
heurtait au scepticisme de Washington qui doute de la capacité des Africains à
la mener à bien. Les Etats-Unis ont également des interrogations quant au
financement de la mission et plaident parallèlement pour le rétablissement
d`un processus démocratique à Bamako.
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