Depuis le lundi 5 octobre, la rentrée parlementaire est effective. Conformément à la loi, elle est marquée par l’amendement du règlement intérieur, la mise en place du bureau, l’examen et l’adoption de la loi de finances de l’année 2016.
En ce qui concerne le renouvellement du bureau, faute de consensus, il a pris un mois sur les 75 jours de la session. Quel gâchis ! C’est après quatre reports, faute de consensus entre les députés du même groupe parlementaire, notamment ceux du Rpm dont certains envisageaient la création d’un 2e groupe parlementaire, qu’un bureau consensuel de 22 membres a été finalement mis en place, le mardi dernier.
Ce qu’il faut retenir de cette rentrée budgétaire de l’Assemblée nationale, ce sont l’amateurisme et la gourmandise de certains députés. Aussi, il nous a été donné de constater que le blocage ou le retard était imputé aux députés Rpm et de la majorité parlementaire. Manifestement, c’est la composition du bureau et des commissions parlementaires qui constituait la pomme de discorde.
Ce blocage était également dû au fait que le nouveau bureau de l’Assemblée nationale devait connaître un profond remaniement par rapport à celui de l’année précédente. On le sait, sur ce point, certains présidents de commissions ont remué ciel et terre pour conserver leur poste. Et à ce niveau, les discussions entre les députés du Rpm ont été très houleuses, à tel point que le secrétaire général du parti BocaryTréta est intervenu.
En tout cas, c’est un comportement honteux qui a régné tout au long du processus de mise en place du nouveau bureau de l’Assemblée nationale. Carton rouge aux députés qui n’auront plus que quelques jours pour l’examen et l’adoption de la loi de finances de 2016.
Tour de Table : Péril sur la campagne d’égrenage de coton 2015-2016
La campagne d’égrenage de coton 2015-2016 risque de se compromettre si rien n’est fait. Et pour cause, un bras de fer oppose actuellement la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) aux paysans qui exigent le paiement des ristournes de la campagne 2014-2015, et le renouvellement du bureau de l’UN-SCPC avant l’évacuation du coton graine dans les unités de transformation de la CMDT.
Une décision qui a provoqué la colère des responsables de la Compagnie d’où l’assignation en justice de certains meneurs du collectif des producteurs de coton, devant le Tribunal de première instance de Koutiala, par le PDG de la CMDT. La direction de la Compagnie reproche aux paysans d’avoir refusé l’évacuation du coton graine vers les filiales de transformation, les manifestations pour le paiement des ristournes de la campagne passée et le renouvellement du bureau de l’Union nationale des sociétés des coopératives de producteurs de coton (UN-SCPC).
Et la réaction des producteurs de coton ne s’est pas fait attendre. Pour manifester leur solidarité aux camarades convoqués à la justice, les paysans de Koutiala, en collaboration avec les délégués de Fana, Sikasso et Kita, organisent chaque jour des assemblées générales à l’entrée du Tribunal de première instance de Koutiala.
Il vit des heures difficiles
Le président de l’Assemblée nationale Issiaka Sidibé est plus que jamais isolé. Ridiculisé par les députés de l’opposition, Issiaka Sidibé devrait désormais faire face à une nouvelle fronde de ses propres camarades du Rpm. Et la rentrée budgétaire de l’Assemblée nationale a révélé beaucoup de choses dans cette déconvenue, notamment son accrochage avec le secrétaire général du parti, BocaryTréta.
Il a non seulement perdu des soutiens lors de la bataille pour la mise en place du nouveau bureau, mais il s’est aussi mis à dos les plus virulents des députés du Rpm qui ont désormais une dent contre lui. En tout cas, tout le temps décrié depuis son élection à la présidence de l’institution, l’élu de Koulikoro est de plus en plus politiquement affaibli. Il ne peut compter maintenant que sur le soutien de son beau-fils, l’honorable Karim Kéita.
La Séma-SA accusée
Pour avoir barré toutes les rues de leur quartier au profit de ses intérêts, les habitants de Yirimadio/Séma ont organisé le mardi dernier un sit-in contre la construction d’une rue par la Séma-SA. Il s’agissait pour les habitants de ce quartier de dénoncer le jeu trouble de la société immobilière afin de défendre la seule rue qui leur reste. «Nous avons besoin de notre rue, pouvait-on lire sur une banderole». «Nous voulons que la Séma libère notre rue pour que nous puissions vaquer librement à nos occupations» a lancé un manifestant.
Démarrage des travaux de l’autoroute Bamako-Koulikoro
Le chef de l’État Ibrahim Boubacar Kéita a lancé le samedi dernier les travaux de construction de l’autoroute Bamako-Koulikoro et du pont de Kayo sur le fleuve Niger. Ils vont coûter un peu plus de 84 milliards de Fcfa. Ces travaux portent sur l’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro. Leur financement est assuré à hauteur de 42,3 milliards par un prêt syndiqué obtenu auprès des principales banques commerciales actives au Mali, le reliquat provenant d’un prêt de 4,47 milliards de Fcfa de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). L’État malien apporte une contribution directe de 543 millions de Fcfa. C’est le groupe de BTP Sogea-Satom, filiale du français Vinci Construction en Afrique, qui est chargé des travaux, dont la durée est estimée à 30 mois.
Kayes DG au Mali pour un message de paix
Le groupe Kayes DG, dont les membres sont nés ou vivent en France, rassemble des musiciens dont les racines familiales sont en partie au Mali. Il se produit ce vendredi dans la ville malienne de Kayes. Le groupe entend notamment changer l’image de la migration vers la France, trop souvent fantasmée par les jeunes Maliens. Kayes DG aborde aussi les thèmes de la guerre et du terrorisme. C’est le festival Africolor, en région parisienne, qui a fait se rencontrer les musiciens du groupe Kayes DG, DG comme "deuxième génération".
L’appellation fait aussi référence à Kayes, une ville située à l’ouest du Mali où le groupe est à l’affiche ce vendredi. Des concerts sont aussi annoncés à Bamako. Les six jeunes musiciens vivent à Grigny, à Saint-Denis et à Paris, mais leurs parents viennent de Kayes au Mali, la région d’où sont originaires la plupart des immigrés maliens de France. De retour au pays familial, le groupe a donc à cœur d’aborder le sujet de la migration et de changer l’image, trop souvent fantasmée, qu’en ont les jeunes Maliens. Mahamadou MakanKoité, 32 ans, le bassiste du groupe, tient à leur faire passer un message de prudence.
À combien s’élève le prix de la paix ?
La conférence des bailleurs de fonds, qui s’est tenue à Paris le 22 octobre, n’a pas permis de réunir les sommes attendues. La France a promis 360 millions d’euros. En a-t-elle les moyens ? C’est une nouvelle pluie de milliards de francs CFA destinés au Mali qui ressort -sous la forme de promesses de papier pour l’instant- de bâtir un Mali émergent. La conférence s’est réunie au siège parisien de l’OCDE le 22 octobre pour concrétiser l’accord pour la paix et la réconciliation signé à Alger en juin.
Comme l’ont rappelé à cette occasion les présidents malien et français, il n’y aura pas de paix au Mali tant que les trois régions du Nord demeureront à l’écart du développement. Pour y bâtir routes et barrages, rétablir les services publics et dynamiser l’agriculture, gouvernement, bailleurs de fonds et ONG vont donc mobiliser un maximum de moyens dans le prolongement du processus de reconstruction engagé à Bruxelles en mai 2013.
Le Mali ne connaît toujours pas le nombre de victimes
Introuvables. Trente-quatre jours après la bousculade meurtrière de Mina, près de La Mecque en Arabie saoudite, des Maliens restent sans nouvelle de leurs proches, leur gouvernement étant incapable de fournir des renseignements fiables. Pour les parents des victimes, la colère est aujourd’hui à son paroxysme.
Jusqu’à présent, le bilan de la tragédie était fourni par une cellule de crise constituée par des agences de voyages et des bénévoles. À la date du 27 octobre, il s’établissait à 306 morts de nationalité malienne, 117 disparus et 6 blessés. On considère qu’entre 6 000 et 9 000 Maliens effectuent annuellement le pèlerinage à La Mecque.
Cette année, ils étaient environ 9 000, sur les 2 millions de pèlerins, désireux d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. Mamadou Traoré, jeune commerçant, s’en est sorti. Il garde un souvenir précis de cette matinée et plus précisément du moment où tout le monde s’est dit au revoir. «Personne ne savait que c’était leur dernier matin», confesse-t-il d’une voix triste, assis derrière le comptoir de son magasin de céréales.
Plus de 500 cas de paludisme enregistrés dont 30 décès
Suite à la recrudescence des cas de paludisme ayant entraîné plusieurs morts, dans la région de Kidal, une mission du ministère de la Santé s’est rendue sur place, du 16 au 22 octobre dernier. Joint par Sahelien.com, Dr. Abdoulaye Ag Zakaria, point focal de l’Organisation mondiale de la santé à Kidal, a indiqué que plus de 500 cas ont été enregistrés, dont 30 décès, depuis le début de la maladie, dans la région.
Le but de la mission est d’appuyer les équipes sur place, à adopter une stratégie cohérente pour endiguer la maladie, a-t-il souligné. L’équipe est composée d’agents de la direction nationale de la santé, de la direction régionale de la santé de Kidal, deux chercheurs du laboratoire de recherche sur le paludisme (MRTC) de Bamako, et de l’OMS.
Au total, 25 équipes mobiles ont sillonné l’ensemble de la région afin de prendre en charge les cas de maladie et ensuite, donner une chimio prévention contre le paludisme à la population.
Le point focal de l’OMS à Kidal a salué la mobilisation communautaire dans la riposte contre le paludisme. «Il y a une baisse considérable du nombre de cas. La semaine passée, on a enregistré 43 cas, mais aucun décès», a-t-il précisé. Il est prévu, par ailleurs, une formation pour l’ensemble des agents de la région, sur la prise en charge globale du paludisme, ainsi qu’un deuxième tour de cette campagne.
Un blessé lors d’une attaque de jihadistes présumés
La vaste offensive de l’armée malienne dans le centre du pays se poursuit. Elle va durer trois mois. Ce mardi, alors que l’armée malienne arrêtait de présumés jihadistes, l’attaque d’une pirogue, attribuée à des combattants islamistes, a fait un blessé. La pinasse (sorte de pirogue) s’approchait ce mardi 3 novembre des berges du fleuve Niger à 90 kilomètres à l’ouest de la localité de Mopti, au centre du Mali, lorsque des hommes armés ont subitement ouvert le feu.
L’un des passagers a été blessé par balle. Des sources sécuritaires et administratives maliennes qualifient ces assaillants de jihadistes. Pour l’un des enquêteurs, en prenant pour cible la pirogue et ses passagers, ils cherchaient probablement à se venger de l’arrestation, le même jour, dans la même région, de quatre autres jihadistes maliens. Ces derniers sont tombés dans les filets de l’opération malienne en cours dans la région pour lutter contre les islamistes et assurer la protection des biens et des personnes.
Fombus