Deux semaines après, l'opération de sécurisation lancée dans une partie de la région de Mopti « commence à porté ses fruits ». Plusieurs suspects ont été arrêtés et mis à la disposition de la gendarmerie, cinq autres ont été tués. Ce premier bilan intervient alors qu'une opération du genre, dénommé « Jiguiya » vient d'être lancée dans la région de Sikasso.
L'objectif de ces deux opérations, explique-t-on, est de « traquer » les jihadistes, et « assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ». A Mopti l'opération « Seno » devra durer trois mois.
Lancée il y a deux semaines, elle a permis de tuer 5 jihadistes et l'arrestation d'une quinzaine de présumés terroristes, selon un bilan fourni par une source militaire. Ils ont été transférés à Mopti et mis à la disposition de la gendarmerie. Selon les enquêteurs, ces hommes pourraient avoir un lien avec le mouvement du prédicateur radical Amadou Kouffa.
A la tête du Front de libération du Macina, il a revendiqué plusieurs attaques dans la région, notamment à Ouenkoro à la frontière avec le Burkina Faso, ou encore à Sévaré, où l'attaque d'un hôtel a causé la mort de plusieurs militaires maliens.
A Sikasso, où de nombreuses localités ont été la cible d'attaques terroristes, l'armée tente d'imposer sa présence. Une opération dénommé « Jiguiya » y a été lancée. « Notre objectif est de démanteler toutes les poches de résistance, et de nettoyer la forêt de « Sama », a confié un officier de l'armée qui prend part à l'opération, sans donner plus de détails.
Après les récentes attaques dans la région, des élus de Mopti avaient exigé « plus de sécurité » de la part des pouvoirs publics. Aujourd'hui, ils se réjouissent de cette opération deux semaines après son lancement. Ils demandent en revanche le transfert de l’opération dans d'autres cercles de la région et plaident pour le maintien de certains postes de sécurité sur place.
Samba Yattassaye est député élu à Mopti. Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Ils ont démantelé beaucoup de réseaux jihadistes sur les collines à la frontière Mali-Burkina, vers le cercle de Koro. Il y a eu beaucoup de pertes en vies humaines coté jihadiste, mais aussi beaucoup d'arrestations de personnes suspectées, qui sont aujourd'hui à Sévaré. Ils sont à la disposition de la justice et les investigations continuent. J'avoue que l'opération est plus que satisfaisante. La population se réjouit. En réalité, depuis qu'ils ont déclenché cette l'opération « SENO » il n'y a pas eu d'attaque. L'armée a totalement couvert les trois cercles. Les populations sont en sécurité totale. Nous souhaitons qu'après son mandat, l'opération se transporte vers la zone de Téninkou. Après l'opération, nous pensons qu'il faut garder quelques postes de sécurité sur place pour sécuriser la zone. Il ne faut pas que l'armée abandonne la zone après l'opération ».
Vous avez rencontré le Commandant de zone de la région de Mopti. Sur quoi ont porté vos discussions ?
« Sur une éventuelle rencontre avec les maires de la région pour voir comment donner des informations crédibles au commandement. Cela, pour faciliter la tâche à l'armée dans sa quête de sécuriser la région ».
Une opération du genre a été également lancée dans la région de Sikasso. Elle s'appelle « l'opération Jiguiya ». Plusieurs localités de la région de Sikasso, notamment Fakola, Misséni, avaient été la cible d'attaques d'éléments jihadistes retranchés dans la forêt de « Sama ». A l'image de l'opération « Seno » à Mopti, « Jiguiyay » à Sikasso vise à « sécuriser les populations » et à « traquer les jihadistes ». Les populations disent sentir l'impact de cette opération.
Chaka Konaté est maire de la Commune rurale de Fakola, attaquée cette année par les jihadistes. Il a été joint par Idrissa Sako :
« Nous sentons les effets positifs aujourd'hui par rapport à la sécurisation des personnes et de leurs biens. Depuis l'arrivée de cette opération, les personnes sont en train de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Aujourd'hui nous sommes sur les récoltes et les gens ne sont plus inquiets d'aller au champ. La psychose est en train de reculer de peu à peu. C'est l'information de la population qui doit accompagner les militaires dans leur mission régalienne. Nous sommes toujours aux côtés de la population en leur sensibilisant de collaborer étroitement avec les forces armées et de sécurité. Nous sommes obligés de nous investir dans la lutte contre les jihadistes. Parce que tant que cela n'est pas une réalité, il serait un peu difficile que nous nous occupons de nos enfants en les accompagnant à l'école, les travaux seront arrêtés dans les champs et la pauvreté augmentera. Au regard de tout ça, alors, la population elle-même prend le renseignement à bras le corps pour pouvoir aider les FAMAS dans leur opération ».