Officier général, ancien président de la République détenant le plus long record de longévité au pouvoir, retranché dans sa résidence de Djicoroni depuis son élargissement en 2002, Moussa Traoré, en ces temps difficiles, ne pourrait- il pas tendre la main à ces compatriotes en acceptant de parler aux mutins du 22 mars ?
C’est en tout cas, ce à quoi, beaucoup de Maliens pensent depuis le déclenchement du putsch contre son ancien tombeur. Les maliens aujourd’hui, ne savent à quel saint se vouer. Ce qu’ils ont souffert en deux(2) petits mois sous l’ex junte, est pire que tout ce qu’ils ont imaginé et dénoncé en 23 ans de règne du CMLN et de l’UDPM. La perte des régions du nord et la grave crise institutionnelle avec tout ce que la situation a entraîné pour le pays, notamment : la guerre urbaine des bérets, le spectre d’un nouvel embargo planant sur le pays au lendemain de la fin de l’intérim. Le Capitaine Sanogo et son groupe menacent de reprendre le contrôle du pouvoir, se refusant de cautionner la suite de la Transition avec en tête, le Président Dioncounda Traoré. Or, il n’est un secret pour personne au Mali et dans les pays de la sous – région, que personne ne voudrait d’un militaire à la tête du pays. Le représentant de l’UE a clairement dit au Premier Ministre, chef du gouvernement, que son institution arrêterait toute forme de coopération avec le Mali si, au lendemain de la fin de l’intérim du Pr Dioncounda Traoré, les choses n’étaient pas clarifiées. En clair, le diplomate a tout simplement prévenu le PM du refus de l’UE de continuer avec notre pays si, le pouvoir changeait de mains contrairement aux vœux de la CEDEAO qui avait récemment planché pour la carte Dioncounda Traoré.
Que deviendrait donc le Mali si au soir du 22 mai rien n’était fait ? Les Maliens dans une certaine mesure, pense que, le Général Moussa Traoré pourrait parler et obtenir la reddition de la junte. Est-ce trop lui demnder ?