Lancé en 2006 pour contrôler les surcharges afin de permettre à nos routes d’avoir une longue vie et pour contribuer à recouvrer la redevance péage, à travers la commercialisation du service que la route rend à l’usager, le projet de poste de péage et de pesage est presque à l’article de la mort. Et pour le Parti lumière pour l’Afrique (Pla), le système de gestion a détourné la vocation du projet.
A la faveur de la traditionnelle conférence de presse du Parti lumière pour l’Afrique sur l’actualité, Seydou Diawara dit Martin est intervenu dimanche dernier sur le système de gestion des maires et le projet des postes de péage et de pesage lancé en 2006 pour contrôler les surcharges et contribuer à recouvrer la redevance péage, à travers la commercialisation du service que la route rend à l’usager.
D’entrée de jeu, M. Diawara a présenté les postes en chiffre. “Avec 14 postes de péage au début, le réseau routier malien compte aujourd’hui 29 postes de péage. Ces postes de pesage sont installés pour protéger le réseau routier contre la surcharge. En termes d’apport financier, ces postes génèrent plus de 2 milliards de F CFA par an, dont 90% investis dans l’entretien routier, 7 % dans les équipements des postes de péage et 3 %, soit plus de 60 millions reversés aux communes abritant ces postes. Une initiative qui a été saluée par l’ensemble des populations”, a-t-il précisé.
Mais, ajoutera-t-il, ce projet est presque à l’article de la mort. Il n’y a pas d’ordre au niveau de ces postes. “Rien ne se passe, normalement, au niveau des postes de péage et pesage installés sur les principaux axes routiers. Une situation due au non-respect des dispositions inhérentes au fonctionnement du projet. Ce projet est saboté, chaque jour que Dieu fait par les agents qui y travaillent. Or le tarif de paiement varie entre 500 F à 10 000 F. Cet argent du contribuable est simplement dilapidé dans les postes de péage et pesage…”
Les postes sont devenus un moyen d’enrichissement illicite des agents, a-t-il ajouté. “Un comportement qui a détourné la vocation du projet. Il s’agit du contrôle des surcharges afin de permettre à nos routes d’avoir une longue durée vie. La surcharge détruit nos routes. La preuve : le tronçon Kati-Diboli est en état de dégradation avancée. Cette route offre un spectacle désolant aux usagers. Inaugurée seulement en juin 2004, le tronçon est cahoteux obligeant les conducteurs à rouler au pas caméléon pour ne pas se retrouver les quatre fers en l’air”, a-t-il déploré.
Selon le président du Pla, cette route présente le visage d’une piste construite avant l’indépendance. “Complètement défoncée, c’est un calvaire pour les milliers d’usagers qui l’empruntent. Ces derniers doivent faire preuve d’une patience de Sioux et de beaucoup de vigilance. A voir l’état des routes, les questions qui nous viennent à l’esprit sont les suivantes : à quoi sert l’argent payé tous les jours par des milliers de véhicules qui passent par les postes de péage ? Cet argent n’est-il pas censé être utilisé dans l’entretien des routes ? Où vont les sommes destinées à l’entretien routier ?”
S’agissant du système de gestion des affaires collectivités décentralisées, le président du Pla a dénoncé le laxisme des autorités communales qui ont la charge de la gestion des marchés et le manque de regard de l’Etat dans leur gestion. Dans le cadre de la décentralisation, plusieurs missions ont été confiées aux autorités communales, mais la gestion des marchés, l’hygiène et l’assainissement laissent à désirer à Bamako. “Et cela cause trop de problèmes aujourd’hui”, a-t-il dit. Les autorités communales doivent créer un cadre confiance entre les citoyens pour le paiement des TDRL.
A l’en croire, les maires, plus préoccupés par les taxes que la sécurité des commerçants et de leurs marchandises font, aujourd’hui, installer dans un désordre total des kiosques et d’autres étals dans nos marchés et dans les abords des grandes artères. Ce qui, à son entendement, crée d’énormes difficultés pour les citoyens.
Aussi, a-t-il condamné, de la gestion domaniale et foncière des maires, qui délivrent souvent plusieurs permis d’occuper sur une même parcelle.
Bréhima Sogoba