Le rapport d’alerte N°02/15 de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali est désormais disponible. Il a été publié le 07 novembre 2015 au cours d’une conférence de presse tenue à son siège.
Prise en otage de la résilience du peuple malien, absence de chronogramme pour les élections communales, régionales et du District de Bamako reportées trois fois de suite, l’inertie ou la léthargie de la classe politique face à une situation préjudiciable à la démocratie , une CENI budgétivore et sans rendement… Pour toutes ces raisons parmi tant d’autres, l’Observatoire, soucieux de la bonne gouvernance, tire la sonnette d’alarme sur le péril démocratique au Mali et interpelle tous les acteurs du processus à œuvrer pour le respect des engagements pris au nom du peuple malien.
Les deux principaux conférenciers étaient Ibrahima Sangho, président de l’Observatoire et Mamadou Seydou Traoré, ancien secrétaire général du Ministère de l’Administration Territoriale et président du Pôle d’Observation Citoyenne des Elections (POCE) de 2013.
Parachever le processus
Le rapport en question met à l’évidence les dangers qui planent sur notre démocratie dont ses fondamentaux. Notamment la tenue régulière des élections qui n’est plus respectée depuis plus de deux (2) ans. Parmi les engagements pris au nom du peuple malien figurent en bonne position la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration de Bamako, adoptée le 3 novembre 2000 par l’ensemble des pays membres de la Francophonie qui a érigé en principe la consolidation de l’Etat de droit pour la tenue d’élections régulières, libres, fiables et transparentes. Inscrivant ses actions en droite ligne de ces principes démocratiques, le président de l’Observatoire, Ibrahima Sangho ajoute « qu’un processus démocratique n’est crédible que si tous les acteurs et groupes cibles concernés le comprennent et s’impliquent de façon active et responsable. Il est impérieux de parachever la mise en place d’institutions légitimes, et d’organes de collectivités crédibles, pour impulser la participation citoyenne et l’éclosion de la démocratie locale tant réclamée par les communautés».
Les recommandations de l’Observatoire ressemblent à des propositions. Ainsi donc, il recommande la publication sans délai d’un nouveau chronogramme pour la tenue des élections communales, régionales et du District de Bamako afin d’éviter la prolongation récurrente des mandats qui ne favorise point dans la bonne gouvernance, gage de stabilité, de cohésion sociale et de réconciliation pour un Mali crédible et prospère, la relecture, la promulgation et la vulgarisation dans un plus bref délai d’une nouvelle loi électorale pour un meilleur encadrement des élections à venir, l’implication de la société civile malienne dans tout le processus électoral qui commence par la relecture des textes de lois, la mise en place d’’un cadre permanent et opérationnel de concertation entre le gouvernement et les organisations de la société civile pour leur pleine participation au processus électoral, la mise en œuvre de véritables programmes de sensibilisation et d’éducation civique en étroite collaboration avec les organisations de la société civile nationales spécialisées sur des questions de gouvernance, de démocratie et d’élection au Mali. Parmi les recommandations de l’Observatoire figurent en bonne place l’appui conséquent aux organisations de la société civile nationales pour mener à bien des activités d’information/de formation, de sensibilisation/mobilisation des citoyens et l’observation citoyenne des élections, une véritable implication de l’Etat malien dans la sécurisation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national.
Daba Balla Keita