Mon cousin est un homme très honnête. Mais très attaché à sa famille. C’est pourquoi il lui donne la possibilité de jouir pleinement des délices du pouvoir. Foncièrement, mon cousin est égoïste, comme tout être humain. C’est-à-dire qu’il pensera d’abord, pas au Mali et aux Maliens, à soi-même et aux siens. Ai-je besoin de vous le dire : «Le Mali d’abord» était un slogan. Le temps de la campagne électorale.
Était alors venu le règne de «ma famille d’abord». La formule n’est pas mienne. Les Maliens le disent à longueur de journée. Enfin, je veux parler des aigris et des jaloux. Pour signifier que ces derniers n’arrivent pas à s’accommoder de la nouvelle vie de mon cousin et de sa famille. Ce n’est pas une auto-désignation, c’est l’entourage de mon cousin qui a répandu ces termes. Implicitement, ils admettent qu’ils ont bien la tête hors de l’eau. Alors, Maliens, noyez-vous !
Mon cousin est extraordinairement et énormément bon. Ce sont les jaloux et les aigris qui le pervertissent. D’où ses mots malencontreux à son retour de Paris. Oh, Paris, du bon vieux temps de mon cousin !
Mon cousin est profondément émotif. Mais ce sont les jaloux et les aigris qui le rendent grognon et grincheux. C’est pourquoi il vous agite son doigt. Messieurs de l’opposition. Raison de plus pour qu’il vous traite «d’impertinents». Parce que vous l’importunez !
Mon cousin est un incorrigible dépensier. Forcément, les caisses de l’Etat s’en ressentent. Ce n’est pas sa faute, c’est sa nature. Alors, laissez-le tranquille ! Après tout, il mérite bien son confort et sa tranquillité à plus de 77% des suffrages des Maliens. D’ailleurs, combien de fois lui avez-vous volé sa victoire. Maintenant qu’il l’a, sa victoire, laissez-le en baver !
Issiaka SISSOKO