Les Aiglonnets du Mali, vice-champions du monde, ont fait frémir tout le Mali, lors de la finale de la coupe du monde des moins des 17 ans, au Chili, en opposant face aux Nigérians une résistance farouche, digne des combats épiques. De la combativité de leurs jeunes joueurs sur le terrain, au sens patriotique dont ils ont fait montre, et dont ont été témoins les téléspectateurs du monde entier, les Maliens ont ressenti une grande fierté en découvrant le talent des Aiglonnets. Pour l’avenir, rien n’est perdu, pour ces valeurs sûres, et pour leur pays, à condition d’entretenir ce riche potentiel sportif.
Les spécialistes du monde vous le diront, surtout en matière des jeunes de cette catégorie des moins de 17 ans : en première mi-temps, après les premiers assauts nigérians passés, vers la trente-troisième minute, les jeunes maliens étaient nettement meilleurs. Pendant ce temps, c’est le Nigéria avec son armada qui subissait le jeu. Et tandis qu’on se dirigeait vers une première mi-temps de parité (zéro but partout), les Aiglonnets gagnaient en confiance après une maitrise technique parfaite du ballon et de l’entrejeu. La mi-temps est intervenue dans ce contexte de grande concentration de l’équipe malienne qui a parfaitement pu s’adapter à l’enjeu, tout en observant la prudence nécessaire face à l’adversaire, après avoir manqué quelques belles occasions de but.
A cette coupe du monde des moins des 17 ans, qui vient de s’achever au Chili, les jeunes Maliens n’ont pas démérité : ayant perdu la finale, les armes à la main, face à une équipe nigériane, les Aiglonnets, on le sait, ont amené le pays à un niveau de représentativité du football mondial jamais réalisé auparavant dans le pays, dont on peut être fier, sans aucune fausse modestie. Qu’il s’agisse du monde, ou d’un quelconque d’autre pays, en Afrique, ou dans le reste du monde, ce que les Aiglonnets ont réalisé, ce jour de grande finale de football, au Chili, dont des milliards de téléspectateurs ont été témoins, ne se fait pas tous les jours pour une nation. Dans le cadre du football qui est aujourd’hui l’une des disciplines sportives les plus suivies et les plus influentes dans ce monde ici-bas.
Les vice-champions du monde, en se comportant, comme ils l’ont fait, ont démontré qu’ils ont un riche potentiel sportif avec des joueurs doués de talents et qui ont la possibilité de le démontrer, en tout lieu, et face à n’importe quel adversaire. Certes, contre le Nigéria, le Mali a perdu la finale. Et les jeunes, comme on l’a vu sur les images de télévisions, ont été déçus de n’avoir pas pu apporter cette grosse coupe aux longues oreilles dans leur pays, comme beaucoup de leurs compatriotes s’étaient laissés à rêver d’un tel scénario de célébrité, mais les jeunes sont avertis (ils le verront à leur retour par la mobilisation à l’accueil), que tout le Mali est fier d’eux. Les larmes du jeune Boubacar Traoré, inconsolable par son entraineur et ses coéquipiers, ont montré aux Maliens que les jeunes voulaient tant cette coupe du monde pour concrétiser le rêve de tout un pays.
Il est clair que, pour eux, sans la coupe, ce rêve est brisé. Il n’en est pas le cas : le Mali avec cette génération de jeunes doués au football a connu une grande fierté, celle de voir désormais que leur pays, hissé sur le toit du monde, a aujourd’hui inscrit l’une des pages les plus glorieuses de son histoire footballistique. Le Mali était là avec ces jeunes, de grandes valeurs sportives, qui ont brandi haut, très-haut, le drapeau national, tout en entonnant l’hymne national, chanté en cœur, par tout le monde, sur le stade, joueurs et encadrement, et même au-delà, dans les salons et autres regroupements familiaux, comme un seul homme, en communion, pour le prestige de toute une nation. En redonnant ainsi confiance à la jeune malienne, désormais avisée qu’elle peut et doit porter l’avenir de ce beau pays, les Aiglonnets, par leur savoir-faire intégral sur la scène mondiale, n’ont pas démérité de ce tournoi mondial, à l’issue duquel le Mali a laissé ses marques, son style et sa grandeur.
C’est donc, par eux, surtout ce qu’ils ont fait prévaloir au Chili, ce jour de finale, sur cette pelouse mythique d’Estadio Sausalito de Vina Del Mar, par leur maitrise technique de la balle, le sens de leur combativité face à l’adversité, que les Maliens, dans leur grande majorité, aimant ce sport, sont convaincus qu’un jour viendra, pour nous, où nous célébrerons notre sacre. En toute beauté, et en toute fierté. Cette promesse pour l’avenir sportif du pays, tout le monde le croit prometteuse au Mali, à condition que les jeunes, qui en portent aujourd’hui les stigmates, soient encadrés. Pour cela, dit-on, il faut travailler ardemment et assidument, à tous les niveaux, à maintenir, chez ces jeunes, l’envie de se rendre utiles pour leur pays, dans un domaine, où ils ont déjà démontré qu’ils possèdent de réels atouts pour cela. De plus, il faut carrément travailler à dénicher les nouveaux talents, par une politique intelligente et futuriste de promotion de jeunes, susceptibles de prendre la relève et vivifier le riche potentiel sportif.
La triste réalité, à déplorer, malheureusement, c’est que c’est dans ce domaine de prospection et de promotion des talents que nous sommes défaillants. On l’a vu, ces derniers temps, pendant que les résultats sportifs s’enchainent au bout, une crise, tout au moins, artificielle, paralyse l’instance dirigeante du football, en plein mandat, au vu et au su de tout le monde. Le football, ici ou ailleurs, c’est le respect des normes légales, l’assainissement de l’environnement sportif, la mise à disposition des moyens techniques et le concours des hommes de foi. Le Mali ne fera pas exception à cette règle s’il veut profiter du riche potentiel sportif dont il dispose, depuis des générations et des générations de joueurs talentueux et ambitieux. Et cela, ce n’est pas par incantation qu’on changera la donne…
Par Sékouba Samaké