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Le Mali, le nouvel eldorado de l’Afrique, selon Tunisia Africa Business Council
Publié le mercredi 11 novembre 2015  |  businessnews.com.tn
Carte
© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine




"Le climat des affaires, les opportunités d’investissement et les secteurs porteurs au Mali" a été le thème d’un déjeuner-débat organisé, mardi 10 novembre 2015 à l’hôtel Concorde aux Berges du Lac, par Tunisia Africa Business Council-TABC, en présence de l’ambassadeur du Mali, Siragata Traore et de la directrice générale des affaires politiques, économiques et de coopération pour l’Afrique et l’Union Africaine au ministère des Affaires étrangères, Nerjess Dridi et la modération de Mondher Khanfir.

Le Mali est un pays situé dans la région Centre-ouest africaine. C’est un pays très vaste qui a sa culture et ses propres habitudes. S’implanter au Mali, c’est bénéficier d’une localisation stratégique au cœur de l’Afrique de l’Ouest, avec un accès à un marché régional de plus de 300 millions de consommateurs. Aujourd’hui, le Mali est un pays stable qui a repris son envol après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale qui a permis d’assurer l’unité nationale. Il offre aux investisseurs des infrastructures et un environnement d’affaires sécurisant en constante amélioration. La croissance est passée de 1,7% en 2013 à 5,8% en 2015. Il est prévu qu’elle soit de 5,4% pour 2015, apprend-on lors de la rencontre.

Dans son allocution d’ouverture, le président du TABC, Bassem Loukil a présenté le programme de l’organisation. Ainsi la première mission sera organisée à Bamako au Mali. D’où ce déjeuner débat, évoquant les changements au Mali. Cette mission est prévue en janvier 2016 et elle représente l’une des premières activités du TABC en dehors de la Tunisie.

M. Loukil a aussi parlé de l’inauguration le 19 novembre courant du bureau de Sfax. Au menu de 2016, un déjeuner-débat sur le Gabon au mois de février, une mission à Abidjan (Côte d’Ivoire) en mars, la participation au Salon tuniso-gabonais sur l’industrie agroalimentaire en avril et également une mission au Nigéria.

Bassem Loukil a souligné la volonté du TABC que ces activités ne soient pas juste des visites, mais que cela se traduit par des résultats concrets, avec une coopération et des échanges «acceptables» entre la Tunisie et les pays africains, en notant que tous ceux qui sont présents aujourd’hui veulent développer des affaires avec le continent africain ou trouver des partenaires.

Pour sa part, l’ambassadeur du Mali, Siragata Traore a souligné qu’il n’y a de la place que pour l’amitié entre ces deux peuples frères et que les deux pays sont condamnés à travailler ensemble pour le bénéfice des deux Etats.
«Cette invitation vient à un moment où nous devons, nous Africains, percevoir cette nécessité de nous donner la main pour renforcer la coopération Sud-Sud, qui est restée un mot creux, et maintenant plus que jamais il faut que nous lui donnions un contenu… à un moment où tout le monde s’accorde à dire que l’Afrique est le continent de l’avenir», a-t-il indiqué.

D’autre part, M. Traore a voulu transmettre un message d’amitié et de remerciement au gouvernement et au peuple tunisiens, en louant les actions menées par Mongi Hamdi, ancien ministre des Affaires étrangères et Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU au Mali et chef de la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA).

«Nous avons conscience de tout ce qu’il [ndlr. Mongi Hamdi] fait dans le cadre du renforcement et de la facilitation de la paix. Il a fait un excellent travail et nous voulons remercier à travers lui le gouvernement et le peuple tunisiens pour tout ce qu’il est en train de faire dans le cadre de la sortie de crise du Mali, une crise bien derrière nous. Aujourd’hui, nous avons signé un accord pour la paix et la réconciliation et les mobilisations sont en train d’être opérées un peu partout», a-t-il expliqué.

L’ambassadeur a précisé qu’en octobre dernier, lors de la conférence de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), il a été décidé de mobiliser environ 2.000 milliards de francs CFA (plus de 3 milliards d’euros) pour aider à la reconstruction et au développement du Mali dans son ensemble, outre un financement de 3.000 milliards de francs CFA mobilisé lors de la conférence de Bruxelles.

Pour Siragata Traore, pour investir dans un pays, il faut le connaitre. «Le Mali considère le secteur privé comme un moteur de développement. Un pays qui veut vraiment se développer, doit s’appuyer sur son secteur privé ; un secteur porteur de richesse et amène le pouvoir de créer des emplois», souligne l’ambassadeur, précisant que la majeure partie des secteurs d’activité économique (agriculture, énergie, santé, BTP, télécommunication, élevage et mine) sont ouverts à l’investissement.

Selon lui, le Code des investissements de son pays offre des garanties et des protections aux investisseurs : pas de discrimination (même avantage aux nationaux et aux étrangers), possibilité de transfert des revenus pour les personnes physiques et morales qui effectuent un investissement financé par un apport en devise au Mali, les investisseurs étrangers ne sont pas tenus d’avoir un partenaire malien, le mali est membre du CIRDI et de CCJA pour le règlement des différends et les investissements sont protégés contre les actions de nationalisations et d’expropriation.

Concernant les potentialités économiques et les secteurs porteurs, M. Traore a assuré que son pays regorge d’opportunités à saisir dans différents domaines : agriculture, énergie, mines, et infrastructure de base. Selon lui, le pays est plein de chantiers à saisir. « Il suffit de venir pour investir. Le pays regorge de matières premières, qui sont généralement exportées à l’état brut alors que le pays veut exporter des produits avec une valeur ajouté, pour en bénéficier ». Il a invité les investisseurs à construire des raffineries d’or ou des cimenteries. Le pays importe aussi tous les produits BTP alors qu’il s’est lancé dans la construction de routes de ponts et même de logements sociaux. Côté enseignement, il existe aussi des opportunités à saisir et plusieurs étudiants poursuivent leurs études en Tunisie. Autre point, la santé qui est un domaine inoccupé, selon lui, et dans lequel il faut investir. « Les trois dessertes de Tunisair sont remplies de malades (de 120 à 140 passagers par dessertes) qui viennent consulter en Tunisie, parfois pour de simple toux ! », a-t-il indiqué. Pour lui, il est urgent d’assurer au moins une prise en charge rapide sur place, avec la construction de cliniques équipées.

Mme Dridi a expliqué, quant à elle, dans son intervention, que la Tunisie a toujours suivi avec intérêt l’évolution de la situation au Mali. Pour elle, l’ambassadeur a brossé un tableau exhaustif sur ce pays et que la Tunisie détient un centre d’expertise et bénéficie d’un capital sympathie important. Elle a précisé que les exportations en 2014 vers ce pays ont été de 13,5 millions de dinars (MD) pour des importations de 1,3 MD. Nos principales exportations sont des matériaux de constructions et électriques alors qu’on importe du coton.

Le président d’honneur TABC, Jaloul Ayed a assuré, pour sa part, que la présentation de l’ambassadeur a sûrement éveillé un grand intérêt parmi les présents pour regarder de prêt les opportunités offertes par le Mali.
«J’ai suivi avec admiration l’évolution qu’a connue le pays depuis 14 ans… une évolution, même dans les esprits, visible. Moi j’y crois, les opportunités dont parle son excellence sont des opportunités réelles», a-t-il indiqué.

Et d’ajouter «Le Mali a connu une croissance d’un peu moins de 6% en 2014. Il va connaitre une croissance de 5% en 2015 et de 5,5% en 2016. Ça nous fait rêver quand on voit notre propre taux de croissance en Tunisie. Il y a autre chose qui m’a fait rêver en écoutant M. l’ambassadeur, c’est l’importance du secteur privé. Quand on suit de près les coups qui sont en train d’être échangés entre l’UGTT et l’UTICA. Aujourd’hui, franchement je m’inquiète de voir que nos politiciens n’ont pas encore compris que seul le secteur privé peut sauver notre économie. C’est un secteur qui reste brimé. Ceux qui n’ont pas compris que le secteur privé est l’épine dorsale de l’économie n’ont rien compris à l’économie et au fonctionnement de l’économie».

Intervenant dans le débat ouvert, Abdallah Ghlissa a voulu partager son expérience, étant un résident au Mali. Il a souligné, dans ce contexte, que les Maliens aiment les Tunisiens. Il a précisé que ce pays a des besoins importants en engrais et qu’il y a des opportunités pour exporter des dattes à ce pays musulmans pour le mois de ramadan. En contre partie, il y a des possibilités d’importer des fruits exotiques tels que les mangues et les papayes.
Pour sa part, Mamed Drira qui réside depuis 10 ans au Mali, a mis en relief le potentiel du secteur technologique et développement, le pays étant en pleine construction et ayant besoin de TIC.

Appelée à intervenir par le modérateur, la responsable du Trade finance et offshore de Attijari Bank, Naima Ayadi, a précisé que sa banque peut accompagner, les investisseurs qui le désirent, dans leur conquête de l’Afrique. Attijari est présente dans 14 pays africain et au Mali via la Banque internationale pour le Mali (BIM) : elle peut donc se renseigner sur un potentiel partenaire, se mettre contact avec de potentiels associés, informer sur la réglementation du pays et surtout financer des activités.

Selon elle, le plus gros problème des investisseurs tunisiens c’est la circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT), très contraignante et très sévère, concernant la sortie de devise du pays, avec des tas de garanties et qui représente une véritable entrave aux investissements des Tunisiens à l’étranger.

Férid Tounsi, qui vient de créer une société anonyme, Tunisia Afrique Export, est également intervenu, vu son expérience au Cepex et l’APII (ancien PDG des deux structures). Il a noté que les chiffres du commerce extérieur sont très bas. Pour lui, il faut une coordination entre les deux pays pour encourager les échanges entre eux et que le ministère des Affaires étrangères et le Cepex écartent le côté administratif pour adopter une logique-business. Autre point, il a appelé au changement de la circulaire. Par ailleurs, il a proposé d’examiner la possibilité de voir la Tunisie en tant que Plateforme et Hub.

Réagissant à ce qui a été dit, l’ancien ministre des Finances, Jaloul Ayed a consenti qu’il y a énormément de travail à faire et que l’une des missions du TABC c’est justement d’être une force de proposition vis à vis des autorités tunisiennes. Il a notamment proposé d’inviter le gouverneur de la BCT pour parler de ce problème.

Bassem Louki a précisé, pour sa part, que TABC ne va pas travailler seul. L’organisation va approcher le ministère des Affaires étrangères pour connaitre les choix stratégiques et les orientations du pays.
Il a indiqué que le TABC a été contacté par des Canadiens, des Hollandais, des Turcs et des Chinois qui veulent s’associer avec l’organisation pour conquérir l’Afrique. Pour lui, il est évident que les Tunisiens seuls, ne peuvent pas s’investir dans des projets aussi lourds et donc a invité les investisseurs à rejoindre des groupements financiers et travailler main dans la main avec d’autres opérateurs.

«6% ça donne envie. J’espère que nos hommes politiques comprendront le message. On a besoin d’une guerre pour avoir 5% de croissance. Nous avons besoin de courage, d’une vision et surtout d’une cohérence», a-t-il conclu.


Imen NOUIRA
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