A l’issue de sa visite d’Etat de quarante-huit heures en France, à l’issue de laquelle le président IBK s’est entretenu avec son homologue français, il a été décidé de la mise en place d’un gouvernement de large ouverture. Avec, comme Premier ministre, soit Mamadou Igor Diarra, actuel détenteur du portefeuille de l’Economie et des Finances ; soit Mohamed Ag Erlaf, ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat.
Entre ces deux hommes, le cœur d’IBK balance et rebalance. Portraits croisés.
Un Premier fort, très fort, capable, non seulement, de mettre en œuvre l’accord de paix et de réconciliation nationale ; mais aussi, un chef de gouvernement à même de lui servir de paratonnerre, comme il l’a été pour le président Konaré, lorsque son premier mandat était menacé par des politicards et des faiseurs de trouble de tout poil. Voici la question qui semble blanchir les nuits du président IBK, depuis son retour de Paris où, il vient d’effectuer une visite d’Etat, la première accordée à un président malien depuis 55 ans.
Deux hommes seraient pressentis pour succéder à Modibo Keïta, alias Van Morrison : Mohamed Ag Erlaf, ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat et Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Economie et des Finances.
Originaire de Tessalit, dans la région de Kidal, où il est né un certain 12 juillet, Mohamed Ag Erlaf est perçu, par la communauté internationale, comme un gage de stabilité pour notre pays, en proie à une rébellion récurrente dans sa partie septentrionale. Bien plus, sa nomination pourrait mettre un frein à la propagande du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), largement, répandue en Europe. Propagande selon laquelle, la communauté touareg serait marginalisée.
Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, il intègre l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle et Paris VII où il passe, respectivement, un diplôme d’études appliquées dans la spécialité des Etudes Africaines et en Santé publique. Il entre, pour la première fois, dans un gouvernement en 1991, comme ministre du Tourisme. Puis, comme ministre de la Santé, des Sports ; ministre de l’Emploi et de la Fonction Publique et du Travail ; ministre des travaux Publics et des Transports ; ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et, enfin, ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat. Il a, aussi, été directeur général de l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT) et Coordinateur du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le développement au Nord du Mali (PSPSDN).
Le second, quant à lui, est un banquier réputé pour sa rigueur au travail ; mais pour sa connaissance de la finance internationale. Mamadou Igor Diarra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est très apprécié par les partenaires techniques et financiers. Qui voient en lui un homme capable de redonner du sang neuf et plus de vigueur à la nouvelle équipe gouvernementale.
Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur commercial dans une université belge, Igor – comme l’appellent les intimes – a suivi un stage à la Caisse nationale du crédit professionnel de Bruxelles, à l’Agence des forces armées royales BMCE de Casablanca, à la direction des crédits BMCE du Maroc…., il rentre au bercail.
Entre 2006 et 2008, il est président-directeur général de la BIM-SA. Avant d’être nommé, momentanément, directeur général de la Banco Da Uniao, en Guinée- Bissau. En 1991, il devient responsable-adjoint do pôle d’exploitation à la BDM-SA et, récemment, président-directeur général de la Bank Of Africa.
Aux dernières nouvelles, le président IBK aurait décidé de couper la poire en deux : envoyer, d’une part, un message fort à la communauté internationale et, d’autre part, mobiliser les fonds, promis à notre pays, par les partenaires techniques et financiers.
En clair Mohamed Ag Erlaf succèderait à Van Morrison à la Primature. Et, Mamadou Igor Diarra resterait à l’hôtel des Finances. Histoire de mobiliser les fonds promis, à notre pays, par les partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale.
Oumar Babi