La conférence de presse animée par le chef de la cellule de communication de la présidence arrive en retard. Après les échanges verbaux entre le président IBK et Le président du Parena, Tiéblé Dramé, le climat politique s’est détérioré à tel point qu’on se demande s’il ne fallait pas commencer par apaiser la situation avant de se livrer à une campagne d’explication sur des évènements qui ne sont plus d’actualité. En fait, en lieu et place des accusations contre Tiéblé Dramé, la communication présidentielle, dès le retour du président IBK, aurait du exposer le détail des enjeux économiques, notamment la part de dons, de prêts, d’aide, etc. que constitue ces 2000 milliards dont on parle comme un trophée de guerre.
C’est à ce titre que le parti CNAS-Faso Hèrè, dans un récent communiqué a noté ce qui suit : « le montant annoncé à l’OCDE à Paris ressemble étrangement à celui promis en mai 2013 à Bruxelles; les réalités de l’aide publique au développement font craindre qu’il s’agit beaucoup plus d’effet d’annonce, de maquillage de chiffres et de double comptabilisation par rapport à certaines promesses faites à Bruxelles ; sous prétexte d’assurer la transparence dans la gestion des flux d’aide, les partenaires techniques et financiers doivent s’abstenir de contourner les structures officielles de l’Etat, de se substituer à elles et de les affaiblir davantage au profit d’acteurs non-étatiques à légitimité douteuse et dépourvues de toutes capacités avérées de planification, de gestion et de contrôle; aucune promesse d’appui technique et financier ne saurait endormir la vigilance du Peuple malien et ramollir sa détermination à faire flotter à nouveau le drapeau malien à Kidal et à ancrer définitivement cette localité dans l’ensemble national et territorial du Mali. » En somme, à défaut d’avoir une claire information sur la visite d’Etat, le parti se pose des questions, notamment, sur la question de Kidal. C’est à ce titre qu’il précise : « le Bureau Politique National réitère son rejet de l’Accord d’Alger ainsi que sa condamnation ferme des manœuvres tendant à maintenir Kidal en dehors du giron malien et du soutien continu de la France à ses poulains séparatistes du soit disant MNLA. Il exige du Président de la République du Mali qu’il édifie publiquement le Peuple malien sur la teneur de ses entretiens avec le Président français concernant la crise qui secoue les régions du Nord. » Ces inquiétudes prouvent que la communication présidentielle a péché, puisqu‘elle n’a pas réussi à apaiser les populations sur les vrais objectifs de cette visite, en l’occurrence, sur la nature du partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat malien et le patronat français. En effet, il convient de signaler que les opérateurs économiques français entendent assurer leurs investissements dans notre pays dans les secteurs, entre autres, de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie, des mines…et garder la suprématie des relations économiques avec notre pays, face à la grande progression chinoise. Il convient donc de rappeler, à propos de la Chine, que la presse nationale parlait de 5000 milliards d’investissements, lors de la visite du président IBK dans ce pays. Il est donc illusoire de croire que c’est le Mali qui fait la meilleure opération dans cette visite d’Etat, compte tenu des difficultés économiques de la France dont le budget évolue négativement et dont le président, François Hollande, est au plus bas des sondages. Par ailleurs, comme l’a signalé la CNAS-Faso Hèrè, les inquiétudes ne s’arrêtent pas là, car « son Bureau Politique National réitère… sa condamnation ferme des manœuvres tendant à maintenir Kidal en dehors du giron malien et du soutien continu de la France à ses poulains séparatistes du soit disant MNLA. Il exige du président de la République du Mali qu’il édifie publiquement le Peuple malien sur la teneur de ses entretiens avec le Président français concernant la crise qui secoue les régions du Nord. »
Toutes choses qui indiquent que l’information attendue par les populations ne leur est pas encore parvenue.
B.D.