En plus de la médaille d’argent, les Aiglonnets rentrent au bercail avec les titres de meilleur gardien et de troisième meilleur joueur remis, respectivement à Samuel Diarra et à Aly Mallé. Du 17 octobre au 08 novembre, c’est le Mali tout entier qui a vibré au rythme de la 16e édition de la coupe du monde des U17, au Chili. Battus en finale par les Super-Eagles, les champions d’Afrique rentrent tout de même dans l’histoire du football malien et portent un sérieux revers au signe indien collé à notre football.
2-0 pour le Nigéria, c’est le score final de cette compétition qui a vu les Aiglonnets, devenir vice-champions du monde. Les deux buts de la sélection nigériane ont été marqués en deuxième période, d’abord, par le renard des surfaces, Victor Osimhen (56è min, 1-0) et puis par Funsho Bamgboye (59è min, 2-0). Les cadets nigérians s’adjugent ainsi leur cinquième couronne mondiale. Les poulains de Baye Bah sont tombés les armes à la main.
De la joie, c’est ce que les jeunes ont donné aux fans du ballon rond et à la population malienne en général. Ils sont plus d’un Malien à s’être intéressé à cette finale. Beaucoup croyant, enfin, à la fin du mauvais sort qui faisait du football malien un des plus performants du continent, mais incapable de remporter le moindre trophée. Les Aigles cadets viennent coup sur coup d’inscrire deux nouvelles pages dans l’histoire du notre football. D’abord en remportant la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) de la même catégorie jouée du 15 février au 1er mars 2015 au Niger et en se hissant sur la deuxième marche du podium au Chili. Mission accomplie et chacun des 23 joueurs mérite la prime de 25 millions FCFA que le ministère des Sports entend leur octroyer.
Mais au moment où chaque Malienne et chaque Malien s’identifient à ces jeunes joueurs qui ont hissé très haut le drapeau national, des querelles intestines minent la Fédération Malienne de Football. Ainsi, au moment où les jeunes défendent les couleurs nationales, la 44e Assemblée Générale de la FEMAFOOT a eu lieu dans un climat de tension. La guéguerre atteint un point culminant quand ce jour-là, deux responsables du football malien en la personne de Tidiani Niambélé et de Mamadou Dipa Fané sont radiés à vie de toutes les activités sportives au Mali. Beaucoup d’autres écopent de peines moindres. Le maintien cette saison en D2 de quatre clubs, à savoir le Djoliba AC, le CSK, le COB et Avenir de Tombouctou, est confirmé au cours de la même assemblée générale. En toute vraisemblance, la performance des cadets tranche d’avec ce spectacle pathétique auquel s’adonnent certains dirigeants du football.
La leçon, cette fois-ci ne vient pas d’en haut mais bien d’en bas. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, dit la maxime. Pourvu qu’on reste attentif et qu’ensemble on puisse vaincre le signe indien.
Mamadou TOGOLA