« Ils disent c’est du n’importe quoi et c’est faux. L’année ou j’ai été relevé de l’Opam et on m’a envoyé le vérificateur général pour vérifier la gestion de l’Opam de 2007-2008 et 2009. Le vérificateur a fait le constat que les procédures pure et simple de la Dgmp ne sont pas appliquées et il a recommandé à ce qu’on le fasse. Le document du vérificateur a été examiné au niveau du pôle économique et on est arrivé à la conclusion qu’il n’y a aucun délit et ça été classé sans suite ».
Ces propos sont du Directeur Général Adjoint (Dga) de l’office des Produits Agricoles du Mali (Opam), Youssouf Mohamed Touré non moins ancien Pdg de l’Office, contacté par nos soins à propos de sa gestion quand il était Pdg.
« J’ai toujours évolué à l’Opam. Je suis passé au Commissariat à la Sécurité Alimentaire entre 2004 et 2005. J’étais chargé de mission du Pdg jusqu’à l’arrivé de Salif (actuel Pdg) qui m’a nommé comme son adjoint », explique M. Touré.
« Quand j’étais Pdg, c’est par appel d’offre, offre publique d’achat sans procédure du Dgmp pour les mil-sorghos qu’on achetait. Mais, quand il s’agit du riz, on demande l’avis de non objection de la Dgmp pour pouvoir l’acheter. Et, très généralement, elle donne son avis de non objection. Sinon pour les missions spécifiques de l’Opam, on n’applique pas les procédures du Dgmp », a-t-il souligné.
Bon à savoir
Selon les missions spécifiques de l’Opam, il devrait acheter pendant la période de récolte et vendre pendant la période de soudure. Toutes les activités de l’Opam sont cadrées sur ces périodes. Il doit éviter d’acheter à un moment comme la période de soudure au risque qu’il ne soit taxé de tirer les prix vers le haut. Il doit acheter pendant la période de récolte le plus rapidement possible, se retirer du marché et n’intervenir que pendant la période de soudure.
« C’est des dispositions qui ne cadrent pas avec les programmes du Dgmp. Il y a eu des concertations au tour de ce sujet. L’Opam applique certes les mesures d’appel d’offre ou offre publique d’achats mais ne respecte pas les procédures du Dgmp. On ne peut pas faire les achats et les ventes avec les procédures du Dgmp et c’est ce qui se passe aujourd’hui », déplore le Directeur général adjoint de l’Opam.
Silence, on travaille !
A partir de 2010, il y a eu transfert de charge entre l’Etat et les partenaires. Et, partir de là, l’Etat a pris une partie importante dans les charges de l’Opam et aujourd’hui tout est pris en charge par l’Etat.
« En ce moment on a dit que c’est des fonds publiques qu’il faut que l’Opam observe les procédures de la Dgmp mais sans mesurer les conséquences de cette mesure-là », révèle encore Touré.
Depuis qu’il est sorti de ses propres procédures pour appliquer celles de la Dgmp, « on a d’énormes problèmes aujourd’hui. On peut engager un appel d’offre pour acheter du mil (généralement c’est à partir du mois de novembre) mais les achats se poursuivront jusqu’à la période de soudure. Ce qui n’est pas normal ».
Selon le directeur général, Mohamed Touré, aujourd’hui, les achats de l’Opam s’étendent sur toute l’année, ce qui n’est pas normal et ce n’est pas la mission régalienne de l’Opam.
Adama Dao