Au sujet de Kidal, on ne sent pas du tout le gouvernement. Aucun acte n’est visible ni n’est posé par celui-ci montrant l’appartenance de cette ville au Mali. Quand est ce que le drapeau malien (vert, or, rouge) flottera sur Kidal et à quand une visite officielle de nos autorités dans cette ville qui fait, comme beaucoup d’autres, la fierté du Mali? Autant d’interrogations qui restent en suspens.
Il a été dit et redit sur tous les toits que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a été reçu avec tous les honneurs au cours de sa visite d’Etat de fin octobre dernier à Paris.
A la faveur de cette visite présidentielle, le drapeau du Mali a flotté sur les Champs Elysées. C’est bien que les couleurs nationales soient à l’honneur à Paris, dans la capitale française, mais l’autre sentiment qu’on ne pouvait pas s’empêcher d’avoir, est que le drapeau du Mali est absent sur une partie de son territoire en l’occurrence, dans la ville de Kidal.
A son retour, le président de la République n’a pipé mot sur Kidal qui ressemble à s’y méprendre à un noman’s land. Maintenant que le chef de l’Etat est rentré de sa visite qualifiée « d’historique », les Maliens piaffent aujourd’hui d’impatience de savoir à quand l’administration sera de retour en 8 e région ? A quand une visite officielle du président IBK et de celle des membres du gouvernement à Kidal, étant entendu que cette région est partie intégrante du territoire national. Le citoyen lambda se demande également à quand le drapeau national flottera dans cette partie du Mali ?
Apparemment, Kidal semble être considérée par les autorités comme une partie non intégrante du Mali. En tous les cas, personne n’ose en parler ni s’y rendre. Pourquoi ? Que cache Kidal ? Que se passe-t-il au point que la 8e région soit une zone interdite aux autorités ?
De plus en plus, dans les discours officiels, on parle moins de Kidal comme si elle ne fait plus partie du Mali. Le plus souvent, si on entend parler de Kidal de la part de nos autorités, c’est pour faire cas d’attaques ou d’assassinats.
A ce rythme, la présence à Kidal du gouvernement, sinon des autorités locales n’est pas assurément pour demain. En plus de l’absence du drapeau national, le gouverneur de la région de Kidal a pris ses quartiers à Gao et gère les problèmes de ses administrés par téléphone.
A la rentrée scolaire tout récemment, des enseignants ont refusé d’aller à Kidal soutenant que personne d’entre eux ne sera envoyée cette année « à la boucherie après l’expérience malheureuse de 2014 ».
La présence de l’Etat malien n’est pas pour des jours proches, si l’on s’en tient à l’accord pour la paix et la réconciliation. Selon certaines sources, rien n’a été mis en œuvre pour que cet accord puisse tenir la route. Le gouvernement, à défaut de poser des actes en 8e région, doit donner des éclairages nécessaires au peuple, afin que se dissipent les interrogations, les supputations qui n’ont fait que trop durer.
S’il est vrai que le président de la République en se rendant dans n’importe quelle localité du pays n’a pas besoin de permission, pourquoi tout ce temps depuis sa prise de fonction sans mettre pied à Kidal ? A-t-il besoin d’autorisations ?.
Mohamed Daou