Après des controverses liées, semble-t-il, à la surfacturation de certaines prestations par l’épouse de l’ancien directeur général de Kafo jiginew, en l’occurrence Alou Sidibé, la caisse Kafo Jiginew serait sur le point de connaitre une pire phase de son existence. En effet, depuis quelques années, elle n’enregistre que des déficits auxquels s’ajoute une flopée de problèmes à l’interne. Face à ces situations quasi inédites, l’équipe dirigeante actuelle (chapeautée par David Dao qui ne serait que l’ombre de lui-même et son DGA Ibrahima Kéita qui aurait pris les rênes) fait croire qu’elle est en train de redresser la situation. Mais de quoi s’agit-il réellement?
Tout d’abord, la situation délétère qui règne actuellement à Kafo Jiginew se décrit comme suit : Déficit chronique de 2012 à 2014 (dont le total selon le cabinet Sidi Sosso Diarra s’élève à 200 millions de nos francs), démission en cascade des travailleurs (9 en une année), détérioration du portefeuille monétaire, non maîtrise des charges (traduite par l’acquisition de 8 véhicules pour une enveloppe de plus de 200 000 000 de Cfa), augmentation (de 5000 à 10 000 Cfa) de la part sociale des sociétaires, non certification des états financiers par le cabinet SAARCI…voilà entre autres les problèmes réels qui font qu’aujourd’hui la caisse Kafo Jiginew vivote.
Car ses produits aussi (c'est-à-dire : le crédit, l’inter-caisse et Western union qui constituent la principale source de revenu) se sont arrêtés depuis des mois. Selon une source crédible, la direction générale impute les raisons de la cessation de ces activités à des problèmes informatiques ou à des divergences de Kafo Jiginew avec la BDM relatives aux modalités de perception des commissions sur lesdits produits.
Au vu de ces problèmes qui s’entassent, certains sceptiques pensent que cette caisse risque même de connaitre le sort des autres institutions de micro- finance qui ont déjà mis la clef sous la porte. Si cet éventuel scénario apocalyptique se produisait à Kafo Jiginew, les conséquences feront plonger, d’une part les épargnants dans le désespoir, et d’autre part susciter le courroux du gouvernement. Car, c’est lui seul qui se bat (grâce à ses Partenaires techniques et financiers) pour que la micro finance puisse renaitre de ses cendres. Il s’agit à travers cette politique, faut-il le rappeler, d’offrir la possibilité aux citoyens moyens de s’épanouir en obtenant de crédits et en faisant l’épargne dans ces banques non classiques.
La direction générale actuelle de Kafo Jiginew va-t-elle à contre-sens de cette volonté des plus hautes autorités de notre pays? À première vue, oui ! En effet, en dépit de l’existence des difficultés endémiques à l’interne et qui sont désormais connues de tout le personnel, les efforts de la direction seraient consacrés à la préparation de la retraite du DG David Dao prévue en fin 2016 et à la succession de celui-ci par son DGA, en l’occurrence, Ibrahima Kéita. Ce qui fait que de nos jours un avis émis, fut-il dans le sens du redressement de la situation, est mal perçu.
«C’est cette attitude qui conduit souvent à l’échec certains chefs maliens», a laissé entendre un cadre du ministère de l’économie et des finances qui, approché par nos soins à des fins de recoupement d’informations, a requis l’anonymat. Pire, toute opinion contraire à celle de l’ambitieux jeune Kéita est mise dans le compte de ceux qui sont manipulés par Alou Sidibé, l’ancien directeur général de Kafo Jiginew qui dirige actuellement à Ouagadougou la Confédération des instituons financières (CIF).
Par ailleurs, une autre source révèle qu’on est entrain à tort ou à raison, de traiter de tous les noms M. Sidibé qui a pourtant accepté sans tintamarre de passer le relais à M. Dao. Mieux encore, l’équipe dirigeante actuelle aurait une grande part de responsabilité dans ‘’les pratiques prétendues scandaleuses’’ dont elle reproche aujourd’hui à Sidibé. À supposer que celui-ci ait certes commis des malversations, mais le taciturne David Dao et son nervi Kéita étaient incontestablement les proches collaborateurs de Sidibé. Si cet homme est un prophète (en bien ou en mal) Dao et Kéita sont ses apôtres. Si non, pourquoi cette année le 13ème mois n’a pas été payé aux travailleurs? Le Directeur général et son adjoint peuvent-ils également expliquer l’existence d’impayé de deux milliards de Cfa pour tout le réseau? Où sont donc le renouveau et le sens de la morale dont Dao et Kéita essayent aujourd’hui avec peine d’être le reflet?
C’est pourquoi on suggère dans les coulisses que soit opéré à Kafo Jiginew un virage à 180 degrés surtout quand on sait que la plupart des membres du conseil d’administration sont illettrés. N’existant que pour la forme et pour laquelle ils se tairaient en échange des avantages, ils n’auraient ni la capacité de saisir encore moins d’analyser certains aspects spécifiques de la micro finance.
Face à cette situation inextricable, la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) qui souhaiterait intervenir en secouriste avec ses méthodes routinières inefficaces attendrait que ‘’le tableau de bord’’ soit au rouge à Kafo Jiginew. Ce qui l’offre l’opportunité, explique notre informateur, d’avoir carte blanche pour y imposer une administration provisoire à la tête de laquelle elle mettra une femme ou un homme de son choix. Cela aussi va donner lieu à des batailles rudes entre les protagonistes des différentes tendances au moment où certains responsables de Kafo Jiginew s’en tireront avec des fortunes.
Cette pire éventualité fait déjà fuir aussi bien le personnel que la clientèle craignant le triste sort que d’autres institutions de micro finance au Mali ont connu. Le ministre de l’économie et des finances Mamadou Igor Diarra doit impérativement intervenir en prenant des dispositions idoines pour sauver la Caisse Kafo Jiginew qui emploie plus de 600 personnes pour 300 000 membres.
Affaire à suivre
Guennadi