A l’instar de beaucoup d’autres pays en Afrique subsaharienne, le Mali a lancé plusieurs grands projets d’infrastructures prioritaires dans l’agriculture et agroalimentaire, l’énergie, transport, l’industrie, les services…
Invité lors d’un déjeuner-débat organisé par le Tunisia Africa-Business Council (ou Conseil d’affaires tuniso-africain), mardi 10 novembre dans un hôtel aux Berges du Lac, en présence notamment de Bassam Loukil son président et Jalloul Ayed son président d'honneur, et d’hommes d’affaires tunisiens, l’ambassadeur du Mali en Tunisie, Siragata Traoré, qui a donné un aperçu sur les opportunités d’affaires au Mali.
Il a également fait valoir au passage la volonté du Mali de développer la coopération Sud-Sud entre nos deux pays. Et du moins qu’on puisse dire, le diplomate malien sait vendre son pays, au point que certains hommes d’affaires commencent déjà à avoir des “ambitions sur le Mali“.
Toutefois, M. Traoré souligne ce qu'il ne faudrait faire: “on ne peut pas faire des affaires par procuration“. Entendre par-là qu’il faut aller sur le terrain afin de s’imprégner des réalités du pays, ses besoins, ses attentes. Autrement dit, il faut viser le long terme.
Par ailleurs, si la problématique du transport aérien ne se pose plus, vu l’existence d’une ligne aérienne entre Tunis et Bamako, si l’expertise tunisienne n’est plus à démontrer dans plusieurs secteurs/domaine, les investisseurs tunisiens pourraient être confrontés à une autre autrement plus grande et délicate: leur capacité d’investissement. Et là, ce n’est pas une mince affaire, tant les projets sont énormes et tant ils sont convoités par des investisseurs d’autres pays dotés d’une puissance financière plus importante.
Selon un document distribué aux participants à cette table ronde, les projets ont répartis en 5 grands groupes. D’abord, les infrastructures agricoles. Il s’agit de l’aménagement de 210.000 hectares dans la “Zone Office du Niger“, à savoir :
- Farimaké: 100.000 ha pour des investissements évalués à 484 milliards de FCFA;
- Mema: 100.000 ha pour des investissements estimés à 515 milliards de FCFA;
- Soumouni: 10.000 ha (42 milliards de FCFA).
Ensuite, le programme routier:
- Autoroute Bamako-Koulikoro sur une longueur de 45 km : 89 milliards de FCFA;
- Route Sikasso–Zégoua: 190 milliards de FCFA;
- Réhabilitation de la route Douentza-Gao: 60 milliards de FCFA;
- Bitumage de la route Tombouctou- Douentza: 31 milliards de FCFA;
- Bitumage de la route Didiéné-Nara-Frontière Mauritanie: 32,2 milliards de FCFA.
Le 3ème projet d’infrastructure est dénommé “La ville capitale“. Il concerne:
- Le 4ème pont de Bamako : 60 milliards de FCFA;
- Le pont Sec de Bamako : 10 milliards de FCFA;
- La ville aéroportuaire Bamako-Sénou : 63 milliards de FCFA;
- La délocalisation des casernes : 58,6 milliards de FCFA;
- Les Berges du fleuve Niger : 1000 milliards de FCFA.
L’immobilier, c’est le 4ème projet d’envergure du Mali et concerne la construction de 50.000 logements pour un coût d’investissement estimé à 800 milliards de FCFA. Ils se répartissent comme suit:
- 5.000 logements pour les promoteurs privés appuyés par l’Etat malien;
- 4.000 logements qui seront construits par les pouvoirs publics;
- Et 41.000 logements qui seront construits en mode PPP.
“Le programme ferroviaire“ constitue un autre projet mis en place par le gouvernement malien. Avec comme maître d’œuvre le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, ce programme vise la réalisation de la voie Kankan-Bougouni (4.000 milliards de FCFA) et la réhabilitation de la voie Bamako Dakar pour un coût de 750 milliards de FCFA.
D’autres projets dans les domaines de l’énergie, du développement industriel (zones et pôles industriels), des mines, etc. figurent parmi les grands projets d’infrastructures programmés par le gouvernement du Mali. Au total, il s’agit de 55 projets et programmes prioritaires que l’ambassadeur du Mali a présentés aux éventuels investisseurs tunisiens.
Nous y reviendrons avec plus de détails concernant les échanges commerciaux entre la Tunisie et le Mali dans une interview avec M. Siragata Traoré.
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