Après l’emprisonnement d’une dizaine de cotonculteurs à Koutiala suite à une plainte du président directeur général de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), Kalfa Sanogo pour refus d’évacuation de leur coton graine, les chefs de village du cercle de Koutiala se sont réunis le samedi 7 novembre 2015 pour débattre la situation. Au cours de cette rencontre, les cotonculteurs ont unanimement décidé de ne plus vendre leur coton à la CMDT si le PDG ne retire pas sa plainte avant le 12 janvier 2015, date du procès. Ils ont également demandé la démission ou la destitution immédiate du directeur général de la CMDT et son complice Bakary Togola, président de l’APCAM.
Tout a commencé le 22 octobre 2015 quand le PDG de la CMDT a porté plainte contre une dizaine de cotonculteurs pour refus d’évacuation de leur coton graine aux usines de la compagnie. Suite à cette plainte, ces cotonculteurs ont été enfermés en prison en attendant leur procès prévu pour le 12 janvier 2016.
Face à cette injustice vis-à-vis des pauvres paysans abandonnés par le président de l’APCAM pour des intérêts personnels et l’Etat pour des raisons non encore justifiées, les cotonculteurs ont décidé de prendre leur destin en main. C’est pourquoi, une coordination des cotonculteurs dirigée par Madou Coulibaly a déjà vu le jour.
Au cours d’une première rencontre, cette coordination des cotonculteurs a décidé de ne plus vendre leur coton à la CMDT, jusqu’à la date du procès prévu pour le 12 janvier 2016. Sauf si la Compagnie accède à leur exigence de retirer sa plainte indigne de bonne gouvernance du secteur cotonnier du Mali.
En outre, les cotonculteurs ont également réclamé la démission immédiate du PDG de la CMDT et le paiement des ristournes que la compagnie leur doit. Ils ont aussi exigé le renouvellement des instances de l’UN-SCPC (Union nationale des sociétés coopératives des producteurs de coton) de la base au sommet et la destitution des responsables de l’introduction d’engrais frelaté au Mali, notamment Bakary Togola et ses complices. Pour les paysans, la cohabitation sera désormais difficile voire impossible entre les cotonculteurs et le PDG de la CMDT. Il en est de même pour l’actuel président de l’APCAM qui n’a jusque là pas brossé les dents pour défendre les paysans.
La question que les Maliens se posent est de savoir si le gouvernement va laisser continuer ce bras de fer qui risque de compromettre la campagne d’égrenage de coton 2015-2016.
Affaire à suivre…
Y. Doumbia