AEROPORT DE ROISSY (France), Aucune affluence
particulière de Français ayant pu quitter précipitamment le Mali après
l'annonce d'une intervention des troupes françaises dans ce pays n'a été
constatée samedi matin à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Arrivé à 08H00, un vol régulier Bamako-Paris, le seul prévu à Roissy ce
samedi, n'était pas plein, selon des passagers interrogés par l'AFP. Aucune
compagnie n'a encore affrété de vol supplémentaire à ce stade, a par ailleurs
indiqué Aéroports de Paris.
"C'est vrai que c'est un peu tendu (à Bamako), mais c'est pas
l'affolement", explique Alain, un Français vivant depuis 10 ans au Mali, en
poussant une pile de valises.
Il ramène en France sa femme enceinte et leur petite-fille, mais compte
repartir dans quelques jours. Vendredi, le Quai d'Orsay a "demandé aux gens
qui n'avaient rien à faire de partir, ce n'est pas mon cas: je travaille comme
expatrié pour une entreprise française et je dois y retourner", ajoute-t-il.
"Il y a une inquiétude forte notamment sur l'avancée des islamistes, mais
le fait que la France soit intervenue (...) est une très bonne chose", estime
Maffa Mams.
"Les Maliens en tout cas sont tous derrière leur armée, ils sont tous
derrière la France, derrière la communauté internationale et pour nous c'est
important qu'il y ait une véritable implication et qu'on puisse balayer ces
islamistes parce que pour nous c'est inadmissible ce qui s'est passé là-bas!",
dit-il.
Selon ce Français d'origine malienne, Bamako n'a jusqu'ici guère ressenti
les effets de la guerre dans le nord du pays. Mais "avec ce qui s'est passé
hier et avant-hier, on vient de passer un palier donc maintenant les gens font
un peu plus gaffe et on se demande s'il ne va pas y avoir des attentats" dans
la capitale, raconte-t-il.
Selon lui, l'ambassade de France "envoie des mises en garde" aux
ressortissants français sur place. "On nous dit de limiter les déplacements,
de faire attention, de pas trop bouger et que si on n'a rien à faire dans le
pays il vaut mieux quitter tout simplement (...) mais c'est des messages de
précaution".
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