M. Mohamed Al Amine Souef, Chef du bureau régional de la MINUSMA à Gao, a participé au lancement officiel des rencontres inter et intra-communautaires qui se sont successivement tenues dans le cercle d’Ansongo et dans la ville de Gao mardi 10 novembre 2015. Le Ministre de la réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui a fait son premier déplacement à Ansongo depuis 2012, s’est fait accompagner par le représentant du Gouverneur de la région de Gao, les membres de l’Assemblée nationale et ceux de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Les représentants de tous les groupes armés signataires de l’Accord de paix, ainsi que les médias locaux étaient présents.
Dans le cercle d’Ansongo, les femmes regroupées au sein de la Coordination des organisations féminines du Mali (COFEM) ont rassemblé toutes les communautés de la région de Gao, dont les songhaïs, les arabes, les peules et les touaregs, en vue de les engager dans la dynamique de paix, suite à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Ces rencontres, prévues pour durer trois jours, doivent aider à amorcer un dialogue direct et franc entre toutes les communautés de la région afin d’instaurer un climat de confiance et de paix. « La MINUSMA joue un rôle très important pour la réalisation de ces rencontres, surtout en ce qui concerne l’appui logistique et financier. C’est dans le cadre de son mandat d’appuyer les communautés dans toute initiative visant la construction de la paix, mais aussi encourager la cohésion sociale » a déclaré M. Narcisse Madjiyore Dongar de la division des Affaires civiles.
« Mon souhait le plus ardent est que ces journées d’échanges soient pour tous, un moment de mobilisation, de réflexion et d’engagement de tous les acteurs de la société de cette riche région à œuvrer ensemble pour la réconciliation et le retour définitif de la paix » a souligné le Chef de Bureau régional de la Mission onusienne lors de son allocution. Il a conclu en disant, « permettez-moi de réitérer la disponibilité de la MINUSMA à appuyer le processus de paix en cours, car nous ne ménagerons aucun effort pour appuyer toute action tournée vers la réconciliation et la paix durable ».
Souhaitant la bienvenue à tous les participants, le Maire de la ville d’Ansongo a souligné que ce forum vient renforcer les acquis du forum de juin 2014, organisé par le collectif des femmes d’Ansongo avec la participation des jeunes. Ledit forum a permis d’assoir des bases solides en termes de réconciliation et de vivre ensemble dans le cercle d’Ansongo. Il a sollicité l’appui de l’Etat en vue de répondre aux réels besoins de la population.
Mme Diallo Safietou Almaimoune Touré, présidente de la COFEM-Ansongo, a bien apprécié la présence du Ministre de la Réconciliation Nationale et de la MINUSMA dans son cercle, « merci pour votre soutien personnel constant et pour l’appui de votre département ayant permis de réaliser le rêve des femmes d’Ansongo pour s’asseoir ensemble, se parler et instaurer la paix à travers la tenue de cette rencontre intercommunautaire ». Parlant de la MINUSMA, la Présidente a déclaré, « je vous exprime toute la gratitude des femmes d’Ansongo ainsi que toute notre fierté pour votre dévouement au service de la paix. Vous pouvez compter sur les femmes d’Ansongo dans la mise en œuvre de vos programmes à venir en faveur de la paix dans notre cercle ».
Adoum Ag Abdoussalam, Président du Conseil Communal des jeunes de Tin-Hama, espère que ces rencontres contribueront à atténuer les rivalités entre les différentes communautés. Il lance un appel pressant aux jeunes afin qu’ils soutiennent la paix.
De son côté, Cherif Ben Ahmed de la Communauté arabe d’Ansongo, souhaite, quant à lui, que ces rencontres permettent l’adhésion totale de toutes les communautés à l’Accord de paix et aux valeurs du vivre ensemble.
Visiblement ému par un bon accueil à lui réservé par les populations de la région de Gao, le Ministre de la Réconciliation Nationale, M. Zahabi Ould Sidi Mohamed, a remercié les populations d’Ansongo pour leur engagement dans le processus de la paix, la réconciliation et le développement de la région. « Vous êtes parmi les pionniers du pays dans cette bataille pour la paix » a-t-il souligné. Il a poursuivi en disant, « l’important pour nous, c’est de préserver ce pays et son unité, car aucun de nous ne peut vivre sans l’autre et rien ne vaut la paix ».
Le Ministre Zahabi a insisté sur l’appropriation de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation par la population, mais aussi il a invité cette même population à participer au développement du pays par le travail. « Le travail, c’est le secret de la réussite ». Il a assuré la population de l’engagement de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à aider à réconcilier tous les maliens et que justice sera rendue aux victimes du conflit et à leurs descendants.
Dans la soirée, M. Zahabi Ould Sidi Mohamed a officiellement ouvert la rencontre inter et intra-communautaires dans la ville de Gao devant plusieurs autorités régionales, représentants des groupes armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger, ainsi que des délégations venus du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso et de l’Algérie.
Organisées sous l’égide du Ministère de la Réconciliation Nationale, ces rencontres qui se déroulent en ce moment même à Ansongo et à Gao ville, se concentrent sur quatre thèmes, dont l’Accord pour la paix et la réconciliation, le rôle des communautés pour atténuer la méfiance et la suspicion entre elles, l’implication des communautés à la base dans la gestion de l’insécurité résiduelle, et enfin sur les pistes de solutions pour amorcer le dialogue entre les communautés en conflit. La Division des Affaires civiles de la MINUSMA qui appuie le Ministère de la Réconciliation Nationale pour la réussite de cette initiative, travaille au rétablissement progressif de la confiance au sein des communautés à travers l’appui à la cohésion sociale, la prévention et l’atténuation des conflits.
De par leur présence, les différents acteurs ont témoigné de leur attachement au dialogue afin d’assoir la paix et la stabilisation au Mali. Un signe encourageant si l’on tient compte du fait que des forces négatives, hostiles à la paix, demeurent.