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Sauvez le Mali et le soldat Sanogo
Publié le samedi 19 mai 2012   |  La Nouvelle Patrie


Le
© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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Force est de reconnaître que notre très cher Mali traverse une situation qui va de mal en pire

Coup d’Etat Militaire le 22 mars 2012, à 1 mois des élections présidentielles ;

Dissolution des institutions de la République ;

Occupation des ¾ du territoire par le MLNA, Aqmi, Ançardine et déplacements de plus de 350 000 de nos compatriotes, réfugiés dans les pays voisins;

Retour à l’ordre constitutionnel avec l’accord cadre signé entre la CEDEAO et le CNRDRE ;

Tentative de contre coup des bérets rouges ;

Arrestations tous azimuts dans un climat des plus tendu ;

Récession économique ;

Crise scolaire et alimentaire, etc…………

Peut-on faire pire ? Au rythme où se déroulent les événements, la réponse est affirmative.

En effet, tous les ingrédients sont réunis pour aller tout droit à la guerre civile : une classe politique divisée et décriée par les militaires et la population ; une implantation forte et sans équivoque de la rébellion ; un arrêt brutal des activités économiques ; l’arrêt des contributions des bailleurs de fonds (une enveloppe de 1200 000 000 000 (mille deux cent milliards) de FCFA pour les projets en cours d’exécution arrêtés et (huit cent milliards) 800 000 000 000 FCFA de manque à gagner sur l’année 2012 ) et des investisseurs étrangers (le taux d’occupation hôtelière est significatif, fermeture de l’hôtel de l’Amitié, El farouk et Salam moins de 20 clients, sans parler des vols qui viennent quasiment vides au Mali).

A qui la faute ? Et quelle solution.

La démocratie consensuelle du régime ATT et la gestion laxiste des problèmes cruciaux du pays qui a été son corollaire en sont certainement responsables, ce qui a conduit les non politiques à prendre leur responsabilité en l’occurrence les militaires et les populations. Le temps viendra de se prononcer sur l’attitude consensuelle et compromettante de ladite classe politique.

Laxisme dans la gestion des problèmes du Nord (rébellion, terrorisme, trafic en tout genre, acceptation du retour des ex-combattants Libyens dans notre pays au vu et au su de la classe politique).

Régime politique décrié par ses comportements inacceptables conduisant à l’impunité, la gabegie, le trafic d’influence et le népotisme.

Crises économiques, alimentaires et scolaires du fait de cette gestion calamiteuse.

L’abandon de l’Armée nationale dans un contexte de guerre. Une armée sous équipée et mal entretenue avec des militaires ayant le moral au talon.

Dire que la faute incombe au régime ATT est un pléonasme, mais qu’elle incombe à la classe politique est aussi une certitude. Le régime ATT était celui des partis liés dans un pacte soit disant consensuel. Pas d’opposition, même le SADI en faisait partie. Pas d’opposition, donc pas de critique, d’où l’attitude coupable des partis politiques. Les politiques se sont tous habitués à cet état de fait. Le résultat est que nul n’ignorait la gravité de la situation, mais le courage a manqué aux uns et aux autres.

D’où l’émergence de l’armée sur la scène politique par le coup d’Etat du 22 mars 2012. Ce coup d’Etat tant attendu a été applaudi par tout le monde, y compris la classe politique sic………….

Dire que nous étions à 2 mois des élections ne suffit pas car c’est la même classe politique qui allait revenir aux affaires. Est-ce compréhensible après avoir été coupable d’une telle attitude ? Même l’armée n’avait pas l’intention de prendre le pouvoir et d’ailleurs le Capitaine SANOGO a employé le terme « nous avons profité de la situation pour…. »

Et c’est là la dimension divine de cette crise, car tous les maliens étaient unanimes sur l’état désastreux de notre pays, mais personne n’osait prendre le devant, et ceux qui l’ont pris doivent au moins être reconnus et récompensés pour leur acte de délivrance et de salut public.

L’accord cadre est passé par là pour un retour à l’ordre constitutionnel avec la désignation du Président de l’Assemblée Nationale comme Président par intérim pour 40 jours, la mise en place d’un Gouvernement sous l’autorité d’un Premier Ministre doté des pleins pouvoirs, la prorogation du mandat des députés.

Tout cela a été fait dans une ambiance de méfiance totale des acteurs politiques entre eux-mêmes (sommet raté de Ouagadougou) et les militaires. Nous assistons même à une cassure entre l’élite intellectuelle Bamakoise qui prône mordicus le retour à l’ordre constitutionnel et celui des militaires dans leurs casernes, et la population, qui veut une résurgence des valeurs fondamentales de l’homo malien telles qu’elles ressortent de notre histoire (dignité, intégrité, bravoure etc….).

Peut on imaginer un instant que les auteurs du coup d’Etat l’ont perpétré pour retourner tranquillement dans leurs casernes ? Non

On peut encore moins imaginer que notre armée puisse se consacrer aux problèmes du Nord, tant que le problème de la répartition du pouvoir n’est pas déterminé entre les politiques, les militaires et les technocrates du gouvernement.

Tout en restant dans la lignée de l’accord cadre, socle du retour à l’ordre constitutionnel, et dans la pensée silencieuse des acteurs de la transition future, nous devrions faire preuve de pragmatisme et du don de soi pour sauver notre pays.

A côté de la Présidence de la transition qui revient à un civil, ne peut-on pas créer un poste de vice Présidence confié à un militaire et en l’occurrence au Capitaine SANOGO. Soit dit en passant, l’organisation de la transition se fait en dehors de la constitution qui ne prévoit pas ce poste, mais dans l’accord cadre qui ne l’interdit pas.

Le Président de la transition aura tous les attributs et prérogatives du Président de la République dans les limites de l’accord cadre, sauf pour les problèmes militaires et sécuritaires qui seront confiés expressément au Vice Président.

Cela aura le mérite de mettre chacun dans son rôle, le Président de la transition assurant notre représentativité sur le plan international et le vice Président s’occupant des problèmes intérieurs qui sont plutôt d’ordre militaire.

Le Premier Ministre doté des pleins pouvoirs pour les missions de sortie de crise du Nord Mali et l’organisation des élections démocratiques, travaillera en étroite collaboration avec le Vice Président.

Cette solution permettra d’associer le CNRDRE à la gestion des affaires de l’Etat d’une part et de faire intervenir dans le processus la classe politique à travers le Président de la représentation nationale, et les populations à travers leurs représentants qui verront leur mandat prorogé le temps de la transition.

N’est ce pas ce qui ressort de l’accord cadre en son article 7 parlant des mesures d’engagements, qui prévoit dans ses points d) et e) relatifs à la loi d’orientation et de programmation militaire pour les besoins d’organisation et d’équipements de notre Armée, sous la supervision d’un comité militaire de suivi de la reforme des forces de défense et de sécurité. Tout un programme qui suffira à occuper le CNRDRE.

La fin du processus qui doit d’abord nécessité une cohésion totale des acteurs politiques, militaires et civils pour la résolution de la crise au Nord, se terminera par l’organisation des élections crédibles, transparentes, libres et démocratiques.

Bamako le 17 mai 2012

Me I. N’DIAYE

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