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Mali : "Les heures qui viennent sont cruciales"
Publié le samedi 12 janvier 2013  |  Francetv info


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© Autre presse par DR
Opération Serval: l`armée française au mali


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Deux théâtres d`affrontement et un bilan lourd. Au lendemain du lancement de l`opération Serval qui implique les forces militaires françaises au Mali, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé des pertes, samedi 12 février. Au Mali, un pilote d`hélicoptère est mort. En Somalie, où l`armée française a tenté une opération "déconnectée" pour libérer un otage français, Denis Allex, un soldat a perdu la vie, tandis qu`un autre est porté disparu. L`otage pourrait avoir été abattu, bien que les terroristes s`en défendent. Ces derniers assurent par ailleurs détenir le militaire disparu.

Pour mieux comprendre cette situation, francetv info a contacté Pierre Servent. Ancien journaliste à La Croix et au Monde, consultant en communication au cabinet du ministre de la Défense Charles Millon (1995-97) et auteur de plusieurs livres sur le domaine militaire, il est l`un des meilleurs connaisseurs français du sujet.


Francetv info : Pourquoi avoir déclenché une seconde opération, cette fois en Somalie?

Pierre Servent : D`abord, je dois vous préciser que ce qui se passe au Mali et en Somalie n`est absolument pas lié. Au Mali, c`est l`initiative de la percée lancée par les djihadistes qui a enclenché l`intervention française. Pour la Somalie, je ferais deux hypothèses : ou des informations sont parvenues laissant planer une forte menace sur la vie de l`otage, ou des renseignements ont indiqué qu`il y avait bien une fenêtre d`intervention possible parce qu`on le changeait de lieu de détention ou parce que des complicités aideraient l`opération française. De toute façon, les autorités savaient que l`agent de la DGSE se dégradait physiquement de plus en plus au fil des vidéos qui nous parvenaient. Il n`y avait aucune négociation le concernant. Pour les preneurs d`otage, il était considéré comme un trophée.

Au Mali, comment expliquez-vous la perte d`un hélicoptère français?

Les hélicoptères constituent une arme très efficace. Mais, ils sont très vulnérables, surtout à l`égard de ce que l`on appelle "la ferraille du champ de bataille". Je parle de la possibilité pour ceux qui sont au sol de mettre en batterie une dizaine de kalachnikovs et d`atteindre le rotor de l`appareil ou même le pilote. Cela montre aussi à quel point les djihadistes sont déterminés. Le nombre ne fait rien à l`affaire. Il s`agirait de 700 à 1000 individus. Mais ce sont des moines soldats. La mort ne leur fait pas peur, ils sont prêts à tout.

Que peut il se passer à présent?

Les heures qui viennent sont cruciales. Trois frappes ont été lancées depuis vendredi soir par les forces spéciales et des avions de combat. La France ne peut plus reculer. Il n`y a pas de demi-mesure possible, c`est ce que je pense. Car si les terroristes détiennent à nouveau un de nos hommes, nous repatirions à zéro pour un même scénario, et cela n`est pas possible. Je crois pour ma part qu`il fallait intervenir, que c`est courageux. Mais il est vrai que c`est périlleux, on le voit bien. Le risque zéro n`existe pas. Et la France risque de se retrouver un peu seule avec des Africains pas vraiment là pour l`heure et des Européens pas vraiment enthousiasmés

Propos recueillis par Hervé Brusini

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