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"L`angoisse croissante" des proches des otages au Sahel après l`échec en Somalie
Publié le samedi 12 janvier 2013  |  AFP


Le
© Autre presse par DR
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian


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PARIS - Les familles des otages retenus au Sahel faisaient part de leur "angoisse croissante" samedi après l`échec sanglant d`une opération pour libérer un autre otage en Somalie et l`implication de
soldats français dans une intervention militaire au Mali.
"L`angoisse va croissant. C`est très compliqué et très difficile à vivre",
a déclaré Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, enlevé avec Serge
Lazarevic le 24 novembre 2011 au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"On est dans l`attente, anxieuse évidemment. On est pendu à la télévision",
a renchéri Mireille Blain, porte-parole des familles de trois des quatre
employés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom,
enlevés au Niger et retenus depuis le 16 septembre 2010 par Aqmi.
Au total, huit Français sont otages en Afrique et au moins six sont aux
mains d`Aqmi. Leurs ravisseurs ont menacé de les tuer en cas de déploiement
militaire français au Mali, dont le nord est occupé depuis neuf mois par des
groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.
Evoquant une "situation très grave", Mme Blain n`a pas souhaité commenter
le raid en Somalie où des agents de la DGSE ont tenté de libérer l`otage Denis
Allex, détenu depuis juillet 2009. "On ne sait pas si l`otage a été tué ou
pas, on n`a pas d`information, comme d`habitude", a-t-elle dit.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré samedi que "tout
donne à penser" que Denis Allex a été "abattu par ses geôliers". Les
islamistes somaliens shebab affirment qu`il est toujours vivant.
Réagissant à cette opération, M. Verdon a expliqué : "On le vit mal, bien
sûr, parce que, par imprégnation, on se sent concernés. C`est angoissant par
extension".

"capacité d`intimidation"

Il dit toutefois qu`il "ne porte pas de jugement" sur l`opération qui
relève, selon lui, d`un "problème d`état-major". "Mon problème, c`est les
otages. Mon voeu, c`est que tout soit entrepris pour essayer de les libérer.
Ca devient quelque chose qui nous occupe l`esprit en permanence. C`est assez
épouvantable", a-t-il confié.
A ses yeux, l`espoir d`une libération réside dans "la capacité
d`intimidation que peut représenter la France".
Pascal Lupart, le président du comité de soutien à Philippe Verdon et Serge
Lazarevic, a réaffirmé la nécessité d`une intervention de forces françaises
pour libérer les otages retenus au Sahel.
"On va me prendre pour un fou car le bilan (de l`opération en Somalie) est
lourd (...) mais mon problème, c`est de me poser la question de ce qu`on peut
faire. Je suis pour la diplomatie et le dialogue, mais a-t-on encore des
possibilités de dialoguer avec Aqmi?", s`est demandé M. Lupart, reconnaissant
que ce n`était "pas forcément la position de toutes les familles".
Ex-otage au Liban dans les années 80 et président de l`association Otages
du monde, Jean-Louis Normandin, a estimé que, de toute façon, pour les proches
des otages, "l`angoisse est là depuis la première heure". "Quand j`étais au
Liban, je me demandais comment, dans l`hypothèse d`une intervention, (les
militaires français) pouvaient faire pour nous sortir de là, ça me paraissait
impossible", se souvient-il. Mais, ajoute-t-il, "l`intérêt des preneurs
d`otages aujourd`hui face à l`action militaire c`est de conserver leurs otages
en vie car c`est leur dernière protection".

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