PARIS - La France affiche sa "détermination totale" à
poursuivre son opération militaire au côté de l`armée malienne pour stopper
l`avancée des jihadistes et permettre la mise en oeuvre des résolutions de
l`ONU, malgré la mort dès le premier jour d`un militaire français.
"La France est engagée dans un combat sans merci contre le terrorisme, où
qu`il se trouve", a affirmé samedi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le
Drian, au cours d`une conférence de presse, au lendemain du début de
l`engagement français.
Face à la menace d`un déferlement des combattants islamistes vers le sud du
Mali, Paris a décidé de "réagir avant qu`il ne soit trop tard", a-t-il dit.
L`objectif des islamistes est, selon le gouvernement, d`empêcher la mise en
oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité, des décisions de l`Union
européenne et des organisations africaines pour rétablir l`intégrité du Mali.
"Ils n`y parviendront pas. Nous sommes déterminés à les en empêcher dans le
cadre strict de la légalité internationale", a martelé le ministre.
Fort d`une détermination affichée dès vendredi par le président François
Hollande, chef des armées, les forces françaises sont "dans une phase de
montée en puissance", selon le chef d`état-major des armées, l`amiral Edouard
Guillaud.
"Le 1er objectif militaire est d`arrêter la progression" des colonnes
jihadistes, "et nous avons commencé à le faire", a-t-il souligné : "Ils ont
dégagé de plusieurs dizaines de kilomètres".
L`idée répétée depuis des mois qu`il n`y aurait "pas de troupes au sol" en
cas d`engagement français au Mali a volé en éclats dès le premier jour.
Les premiers soldats français ont été envoyés vendredi à Sévaré, à la
limite entre le nord et le sud du pays, pour soutenir l`armée malienne.
Aide militaire directe
Des unités françaises ont également été déployées à Bamako, pour assurer
notamment la protection des quelque 6.000 ressortissants français, et leur
nombre devrait bientôt atteindre plusieurs centaines d`hommes, a précisé le
ministre. Un dispositif qui pourrait en cas de besoin être également déployé à
Mopti (centre).
De la même manière, Paris revendique désormais une aide militaire directe
au Mali, dans le cadre des relations bilatérales, face à la difficulté à
mettre en oeuvre une coalition européenne ou une force des pays d`Afrique de
l`ouest.
"Il n`y a aucune participation d`autres forces", en dehors des armées
françaises et maliennes, "la réponse est claire", a souligné Jean-Yves Le
Drian.
Le soutien français passe en particulier par un appui aérien aux troupes
maliennes. Des frappes aériennes ont été conduites vendredi et samedi pour
bloquer l`avance des colonnes de pick-up armés des islamistes, a-t-il indiqué.
Les avions de combat - Mirage 2000 et Mirage F1 - basés à N`Djamena ont
dans un premier temps été engagés. Le dispositif français au Tchad est
renforcé et les Rafale, qui peuvent intervenir depuis la métropole, sont "en
alerte".
Mais contrairement au conflit en 2011 en Libye, où les forces françaises
n`avaient subi aucune perte en sept mois d`opérations aériennes, un premier
militaire français, un pilote d`hélicoptère, a été tué dès le début des
combats.
"Des hélicoptères de combat sont montés à l`assaut d`une colonne (...) et
ils sont tombés comme souvent dans une boule de feu", a indiqué l`amiral
Guillaud, précisant que le pilote à probablement été atteint par un tir d`arme
légère.
La présence de troupes au sol renforce les risques de pertes si
l`intervention devait se prolonger. Un sujet sensible pour l`opinion
française, quelques jours à peine de la fin de la mission de combat de la
France en Afghanistan.
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