PARIS - La France, engagée "dans un combat sans merci contre le terrorisme", a essuyé samedi des pertes sur deux fronts en Afrique, au Mali et en Somalie, et veut se prémunir contre d'éventuelles représailles sur son sol en renforçant le plan Vigipirate.
Au Mali, où "un coup d'arrêt a été porté" aux forces djihaddistes, selon le
président François Hollande, un pilote d'hélicoptère a été tué, et en Somalie
un commando a échoué à libérer un otage, a priori abattu par ses geôliers
islamistes.
Ces deux interventions sont "totalement déconnectées" dans leur
déroulement, mais elles montrent que "la France est engagée dans un combat
sans merci contre le terrorisme, où qu'il se trouve", a affirmé le ministre de
la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L'armée malienne, appuyée par des forces françaises, a pris le contrôle
complet de la ville de Konna (centre) samedi après de violents affrontements
qui ont fait "une centaine de morts" dans les rangs des combattants islamistes
venus du Nord, a indiqué l'état-major malien.
Mais un officier français, le lieutenant Damien Boiteux, a été mortellement
blessé lors d'un raid d'hélicoptères "contre une colonne terroriste" se
dirigeant vers deux villes de la partie sud du Mali, Mopti et Sévaré, a
indiqué M. Le Drian.
La France affiche en tout cas sa "détermination totale" à poursuivre cette
opération, baptisée "Serval" par l'état-major.
"La France ne défend aucun intérêt particulier" et elle "n'a d'autre but
que la lutte contre le terrorisme", a déclaré le chef de l'Etat lors de sa
deuxième allocution depuis le début de l'intervention vendredi.
En Somalie, où des militaires de la DGSE ont tenté en vain de libérer
l'otage Denis Allex, détenu depuis juillet 2009, l'intervention des soldats
français s'est soldée par la mort de 17 islamistes somaliens shebab.
"Tout donne à penser" que le Français Denis Allex a été "abattu par ses
geôliers", selon M. Le Drian, alors que les islamistes somaliens shebab ont
affirmé qu'il était toujours vivant, mais qu'ils le jugeraient "dans les deux
jours". Les shebab affirment également détenir "un soldat français blessé"
dans l'opération.
Le ministre de la Défense a souligné qu'un soldat français avait été tué
dans l'opération et qu'un autre était "porté disparu".
François Hollande a révélé avoir pris "depuis plusieurs jours" la décision
de mener cette opération. Elle n'a "pas pu aboutir malgré le sacrifice de deux
de nos soldats et sans doute l'assassinat de notre otage", a-t-il reconnu,
mais elle "confirme la détermination de la France à ne pas céder au chantage
des terroristes".
Les réactions politiques françaises à l'intervention au Mali traduisent
pour le moment, sauf à la gauche de la gauche, une approbation de la décision
de François Hollande, qui s'est félicité de ce "consensus politique".
Face au risque d'une vengeance d'Al-Qaïda sur le territoire français, le
président de la République a annoncé que le plan Vigipirate -actuellement au
niveau "rouge"- passerait prochainement au niveau d'alerte "rouge renforcé".
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