LAGOS (Nigeria) - Les pays d'Afrique de l'Ouest se préparaient samedi à déployer leurs soldats au Mali dans le cadre de la force prévue pour venir à bout des islamistes contrôlant le nord du pays.
Burkina, Niger, Sénégal: plusieurs pays africains se sont engagés à envoyer
des centaines de soldats pour intégrer les rangs de cette force internationale
après l'appui aérien fourni par la France à l'armée malienne.
L'aide militaire française a permis aux forces maliennes de reprendre le
contrôle de la ville stratégique de Konna (centre), un des derniers remparts
contre une nouvelle progression des jihadistes vers le sud du Mali.
Fin décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé l'envoi au Mali
d'une force africaine de 3.000 membres mais ce déploiement ne devrait pas
être effectif avant septembre au plus tôt.
Mais avec la progression soudaine des islamistes ce milieu de semaine dans
le centre du Mali et l'intervention de la France à la demande de Bamako, le
président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
a autorisé vendredi l'envoi immédiat de troupes sur le théâtre.
Cette mesure a été prise pour épauler l'armée malienne dans sa
contre-offensive contre les islamistes qui contrôlent le nord du pays. La
Cédéao, qui est composée de 15 pays, n'a pas donné d'autres détails sur le
déploiement.
Le Nord du Mali est depuis début de 2012 sous la coupe de groupes armés
jihadistes, devenant un sanctuaire pour Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Samedi, le Burkina, le Niger et le Sénégal ont promis chacun un contingent
de 500 hommes --à hauteur d'environ d'un "bataillon"--, à cette au Force
internationale de soutien au Mali (Misma).
Le Nigeria devrait également a déjà envoyé près de 600 hommes. Une équipe
technique de l'armée de l'air ainsi que le commandant de la future force
internationale, un Nigérian, sont déjà sur place.
Le soutien du Nigeria, poids lourd en Afrique de l'Ouest, est important car
ce pays fait également face à une insurrection menée par le groupe islamiste
Boko Haram dans des régions du Nord -majoritairement musulman- et dans des
régions du centre de ce pays.
Lorsque la Cédéao, réunie en sommet en novembre, était tombée d'accord sur
la création de cette future force africain, le président en exercice de
l'organisation, le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, avait cité le
Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo comme
possible participants.
Il a également ajouté, qu'en dehors de la Cédéao, des discussions étaient
en cours avec le Tchad, la Mauritanie et l'Afrique du Sud.
Bien qu'elle ne soit pas membre de la Cédéao, l'Algérie est considérée
comme un pays clé, en raison de ses importantes capacités militaires, ses
services de renseignements et son expérience dans la lutte contre l'extrémisme
islamiste. L'Algérie partage également une frontière de 1.400 km avec le Mali.
L''Algérie a exprimé samedi son soutien "sans équivoque" aux autorités de
transition au Mali, évoquant une "coopération militaire" avec Bamako.
L'effondrement du Mali, considéré comme un exemple de démocratie dans la
région, a alimenté des craintes en Occident de voir le nord de ce pays devenir
une base arrière pour mener des attaques terroristes.
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