A la faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG), c’est la désolation et la tristesse qui règnent depuis la proclamation des résultats des examens de fin d’année, il y a de cela 15 jours environ. D’aucuns parlent d’un « deuil » en d’autres termes. Et pour cause.
A la suite de la proclamation des résultats des examens de fin d’année dans cette faculté, plus de 1000 étudiants sont annoncés exclus, 3000 ajournées. Les étudiants, par la voix de la section AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) de la dite faculté, accusent l’administration qui, disent-ils, a refusé d’accepter toutes demandes de réclamation comme le prescrivent les textes des universités du monde. Il s’agit là, ont expliqué des membres de l’AEEM, d’une violation des droits de l’AEEM.
Les demandes de réclamation permettent aux étudiants ajournés/exclus de vérifier leurs notes d’examen auprès de l’administration. Or, dans le cas présent à la FSEG, il se trouve que des étudiants déclarés « ajournés » ont plus que la moyenne d’admission qui est de 10,00 : « Il y en a qui ont 10, 08 et 10.9, mais ils ont été ajournés », nous confie M. Madjou Maiga, le secrétaire général de la section AEEM de la FSEG. M. Maiga renvoie le problème sur une mauvaise organisation au sein de l’administration. Les membres de l’AEEM déplorent aussi la mauvaise volonté du doyen de la FSEG, Ousmane Papa Kanté qui a lui-même qualifié ces résultats d’un deuil à l’image du drame de la Mecque : « On dirait qu’il y a un deuil dans mon établissements en ces temps comme Mina », s’est-il amusé à dire à des étudiants. En tant qu’El Hadji, M. Kanté a bel et bien vécu le drame du 24 septembre dernier à Mina (Mecque), soit dit en passant.
Quant à l’AEEM, elle ne compte pas se taire face à ces résultats « chaotiques ». Une grève illimitée a commencé courant semaine dernière. Cette grève, nous indique-t-on, a aussi pour but de mettre fin à certaines pratiques malsaines au sein de l’établissement scolaire qu’est la FSEG. Il s’agit notamment du retard de paiement dans les bourses et trousseaux : « Il y a des étudiants qui n’ont ni bourses ni trousseaux depuis deux ans », déclarent des membres de l’AEEM.
Le retard consommé dans le paiement des bourses et trousseaux, déplorent les membres de l’AEEM, a aussi impacté sur l’organisation des examens : « Ils y a des étudiants qui sont venus composés sans un centime sur eux. L’attitude de certains professeurs est aussi déplorée (lire encadré).
L’AEEM se dit prête à engager un dialogue franc avec l’administration en vue de trouver une solution aux différentes difficultés signalées : « Nous sommes toujours prêts à aller les écouter ». Une AEMM moderne et pacifique, disons-nous, contrairement à celle des années 91 où les revendications se faisaient dans le sang et dans la sueur.
Djibi Karim