Après deux ans d’exercice du pouvoir, le Président Ibrahim Boubacar Keita celui-là même qui, jusqu’au soir du 11 Août 2013, fulminant un rêve de destin national, croyait sa victoire volée à l’issue des élections de 2002et de 2007, a – t-il finalement compris qu’un bon Premier ministre n’est pas forcément un bon Président de la République ? La question s’impose aujourd’hui face aux aléas et autres incongruités qui assaillent son régime. Un régime atypique qui, bien qu’ayant débuté dans un contexte assez particulier condensé à un adoubement aveugle à la posture du Premier ministre poignant doublé de Kenkélétigui que fut l’homme IBK, comme seul capable de faire remonter la pente Mali, n’aura pas mis trop de temps pour devenir une déception nationale !
Volonté de paraitre ce qu’on n’est pas, ou dessein inavoué de tromper le peuple, les inconséquences et autres travers du régime en place, tout comme de celui qui l’incarne, sont tellement si justes qu’il devient impossible de démentir l’ancien Président de la République Alpha Oumar Konaré. Quand ce dernier, en quête d’un dauphin pour non seulement perpétuer l’hégémonieAdema, mais aussi pour assurer ses arrières, disait qu’Ibrahim Boubacar Keïta pouvait être un bon Premier ministre mais pas forcément un bon Président de la République …..
En effet, élu en grande pompe pour gérer la crise du Nord et remettre le pays sur les rails, le Président IBK peine à donner satisfaction à son peuple malgré une certaine accalmie sur le terrain. La situation au Nord n’a jamais été aussi confuse ainsi que la situation socio-économique du pays. Tout semble si faussement parfait que les Maliens sont dépassés. Tant le fossé entre le discours et la réalité est aussi profond que le malaise social est grand ! Un climat social tendu réchauffé à intervalle régulier par l’opposant Tièbilé Dramé devenu depuis un ennemi à abattre. Tièbilé a beau fait de devenir un fouineur invétéré et un empêcheur de tourner en rond, aurait-il pu avoir à redire si le régime en place ne lui donnait pas l’opportunité de le faire ? Le problème ce n’est pas Tièbilé Dramé encore moins ses congénères de l’opposition devenus des cibles à abattre, des ennemis de la patrie, des « petits messieurs », mais plutôt le Président IBK et sa majorité. Une majorité de façade guidée par des intérêts particuliers qu’il faudra redéfinir pour aujourd’hui sauver le soldat IBK, de qui tout va et à qui tout revient. Les problèmes sont si énormes que le fardeau devient trop lourd à supporter par le président IBK. Voir ses amis lui secourir sans ménager ni leur temps, ni leur énergie, encore moins leurs bourses, c’est peut-être ce que IBK aura de tout temps envié et qu’il envie encore aujourd’hui du Président ATT ! Toute chose qui lui manque, et qu’il n’a de cesse arrêté de demander à ses « amis ». Et le tourment continue, en entendant le réveil de la majorité présidentielle. Triste sort pour celui qui se voulait le « Président de tous les Maliens » !
Salif Diallo