Pour avoir injustement suspendu les salaires de plusieurs centaines de fonctionnaires, voire un millier, le gouvernement est critiqué de toute part. Aux origines de ce tollé, la publication récente des résultats du contrôle physique des fonctionnaires de l’Etat, un travail initié en 2014 pour débusquer les fonctionnaires fantômes et les absentéistes. Mais les autorités n’ont jusqu’ici donné aucune explication à ce mauvais travail susceptible de violer le droit des travailleurs.
Rien que pour les fonctionnaires de l’éducation de base, près de 700 travailleurs considérés comme des fonctionnaires fantômes ou ayant abandonné leurs postes sont concernés par la suspension de salaire. leur syndicat n’a pas tardé à réagir, estimant que de nombreux travailleurs
concernés ont été belle et bien contrôlé physiquement. la nouvelle de l’existence de nombreux
fonctionnaires réguliers sur la liste des fonctionnaires dont les salaires sont suspendus a très rapidement fait le tour du pays. Un agent relevant du ministère de l’agriculture témoignait de plusieurs cas de ses collègues qui vont devoir se battre afin d’être rayés de la liste, bien qu’ils aient subi le contrôle physique.
De nombreux fonctionnaires qui sont en formation à l’étranger ou qui y étaient au moment du contrôle sont aussi frappés par la suspension de salaire. Pourtant, ceux qui ont fait le contrôle avaient le moyen de vérifier ces cas à travers des documents administratifs exigés des fonctionnaires voulant l’autorisation d’aller se former hors du pays.
La contestation la plus connue des résultats du contrôle physique est celle du syndicat de la police nationale. après la décision de suspendre les salaires de 185 policiers qui n’auraient pas répondu présents au contrôle physique, le syndicat national de la police (SYNAPOl) a vivement
dénoncé le mauvais travail fait lors du contrôle physique.
Dans de nombreux autres services publics, les travailleurs maliens ne décolèrent pas face à l’ampleur des erreurs entachant les résultats du contrôle physique auquel certains voient un boulot d’amateurs. a l’institut national des statistiques(insTaT), une dizaine de fonctionnaires qui jurent avoir fait le contrôle physique ont également protesté contre la présence de leurs noms sur la liste des fonctionnaires sanctionnés.
Déjà, des voix s’étaient levées l’année dernière pour dénoncer la méthode de travail des contrôleurs qui faisaient souffrir les fonctionnaires à longueur de journée.
Même si le gouvernement est fautif en étant moins exigeant sur la qualité du travail, le prestataire qui a conduit le travail l’est également. Tous les deux doivent répondre.
Soumaila T. Diarra