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Le ministre de sécurité au sujet de la suspension des salaires de 185 policiers: «Le contrôle physique a été mené à coût de millions, il fallait qu’il y ait des conséquences»
Publié le jeudi 19 novembre 2015  |  Le Prétoire
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© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mercredi 30 septembre 2015
Bamako, le 30 septembre 2015 le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a présidé le conseil des ministres du mercredi a Koulouba. Photo: Colonel Salif Traoré




La carte sécuritaire du Mali, les rapports entre les syndicats de police et le ministère en charge de la Sécurité, l’affaire de la suspension des salaires de 185 fonctionnaires de police. Voilà, entre autres, des sujets d’une brûlante actualité sur lesquels le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Salif Traoré, a été amené à se prononcer lors d’une rencontre de prise de contact avec la presse nationale et internationale.

C’était ce lundi 17 novembre 2015, dans les locaux de son Département, à l’ACI 2000.
A écouter le Colonel-ministre qui rencontrait la presse un peu moins de deux mois après sa nomination à la tête du Département de la Sécurité et de la Protection civile, il faut croire que c’est une nouvelle orientation qui est en passe d’être imprimée à la gestion des questions sécuritaires dans notre pays. En tout cas, s’il se dit conscient des défis auxquels lui et son équipe font face, aucune espère de peur ne les fera cependant dévier de leur volonté à les relever, rassure le colonel Traoré. «Tout est, dit-il, une question de méthode et de méthodologie».

En fonction de sa vision de la situation sécuritaire de notre pays, le ministre de la Sécurité affirme s’être déjà doté d’une feuille de route assorti d’un plan de travail. «L’objectif final recherché, c’est d’avoir des forces de sécurité qui sont réconciliées avec la nation malienne», souligne-t-il, conscient du désamour qui caractérise les relations entre celles-ci et les populations. Pour parvenir à cette réconciliation, le Col. Traoré se propose de réorganiser les forces de sécurité, leur inculquer un nouveau type de formation et les doter en moyens. Tous ces efforts, selon lui, devraient être couronnés par une prise de conscience des hommes de leur rôle.

Aussi, a-t-il mis l’accent sur le rôle de la presse, mais surtout la collaboration de la population car, estime-t-il, c’est lorsque l’on veut se protéger soi-même que l’on perçoit mieux ce que d’autres doivent faire. «La sécurité, c’est d’abord par et pour la population, les forces de sécurité ne sont qu’un outil», a insisté l’officier supérieur.

Par ailleurs, se prononçant sur l’épineuse question de la suspension des salaires de quelques 185 fonctionnaires de police, laquelle question fait désormais la Une de l’actualité nationale, Salif Traoré a d’emblée précisé qu’il ne s’agit nullement d’un quelconque projet de radiation de qui que ce soit. En effet, explique-t-il, suite au contrôle physique effectué en 2014, un certain nombre de fonctionnaires ont été déclarés absents.

C’est alors que le ministère en charge des la Fonction publique a dressé une liste de l’ensemble des fonctionnaires dont la situation n’était pas claire. «Donc, pour en avoir le cœur net, il a été décidé de suspendre, à partir de ce mois, les salaires de ceux dont la situation n’était pas clarifiée», affirmé l’orateur, rappelant que cette situation ne concerne pas que des policiers, mais beaucoup de départements ministériels. A en croire le colonel Traoré, tout fonctionnaire qui se retrouve dans cette situation et qui arrive à prouver qu’il ne doit pas être sur la liste sera remis dans ses droits. Quoi qu’il en soit, le ministre de la Sécurité soutient qu’une réunion ministérielle a discuté de ce problème. «Et là, on s’est dit ok. […] Il fallait d’abord prendre une mesure pour comprendre que le contrôle physique qui a été mené à coût de millions ne pouvait pas être classé comme cela. Il fallait qu’il y ait des conséquences», fera-t-il savoir, tout en exprimant son souhait que ce sujet ne soit pas particularisé outre mesure.

La volonté d’aller vite
Parlant de la carte sécuritaire du pays, le colonel Traoré a rappelé qu’en attendant la mise en œuvre de l’Accord de paix, les forces de sécurité maliennes restent absentes au-delà des régions de Gao et Tombouctou. Dans le Sud et le Centre, il y a, dit-il, des difficultés, notamment en termes de maillage. Pour y remédier, l’orateur préconise la mobilisation de grands moyens en termes d’effectifs et d’infrastructures. «Ce travail est en cours. Il faut renforcer non seulement ce qui existe, mais également assurer un meilleur maillage», rassure l’orateur. Il a par ailleurs révélé que la réflexion est en train d’être menée pour avoir un meilleur maillage sur le plan de la protection civile qui reste un maillon essentiel de son département. Toutefois, le Ministre Traoré se dit conscient que le processus de reforme prendra du temps. «Tout ce qui est du long terme, on y travaille.

Mais, il y a des choses qui peuvent être gérées tout de suite. C’est pourquoi nous n’avons pas attendu pour nous attaquer au problème de passeport qui, aujourd’hui, est facilement accessible», a-t-il souligné, tout en promettant de régler le problème de la carte nationale d’identité dans les jours à venir. En tout cas, pour aller plus vite, le nouveau patron du Département de la Sécurité ne fait pas mystère de sa volonté de faire bouger plusieurs pions en même temps.

Sur un tout autre plan, le colonel-ministre dit avoir fixé sa ligne de conduite vis-à-vis des syndicats de police. «Il y a une séparation. Nous n’avons pas l’intention de nous ingérer dans la vie syndicale; comme eux aussi ne doivent pas s’insérer dans l’administration des fonctionnaires», indique-t-il. En tout état de cause, Salif Traoré croit savoir que le syndicat et l’Administration n’ont pas les mêmes objectifs et de ce point de vue, ils devraient avoir des limites claires. «Nous leur avons indiqué que chaque fois qu’ils auront besoin de nous pour poser des problèmes ou faire des propositions, nous serons là pour les écouter. Mais, encore une fois, c’est ensemble qu’on est plus fort. Je pense qu’ils l’ont compris et nous ne pouvons que les encourager à aller dans ce sens», a-t-il martelé.

Il importe de rappeler que pour les besoins de sa communication et dans le souci de répondre à un besoin d’information du public, le département de la Sécurité a apporté une innovation majeure en mettant en place un Centre de la communication. Ainsi, le site est lancé, à partir duquel on peut accéder aux comptes facebook, twiter et autres du département.

Bakary SOGODOGO
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