Menaces sur la démocratie : L’UNTM et l’opposition s’inquiètent

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Publié le jeudi 19 novembre 2015 | Le Républicain

© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali

L'opposition démocratique et républicaine s'inquiète de la détérioration du climat politique du pays, marqué notamment par des menaces qui planent sur la liberté d’expression et d’opinion. Elle a rencontré l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) hier, à la Bourse du travail. L’opposition et l’Untm ont évoqué des préoccupations partagées pour un Mali démocratique et solidaire.
La censure de l’opposition à l’ORTM et les menaces récentes du pouvoir ont été évoquées par les représentants de l’opposition qui s’étaient rendus au siège de l’UNTM. En allant à la rencontre de l’UNTM, les opposants savaient leurs interlocuteurs engagés pour les libertés individuels et collectives depuis l’avènement de la démocratie malienne, une ligne de conduite que la centrale syndicale continue d’adopter en endossant un rôle de veille contre les atteintes à la liberté d’opinion et au pluralisme politique.
Selon Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’UNTM, il est clair que tout ce qui porte atteinte aux valeurs démocratiques concerne les travailleurs, même si l’UNTM est apolitique. S’agissant des inquiétudes de l’opposition, Katilé a estimé qu’il est sensible aux problèmes évoqués par les représentants de l’opposition. On notait la présence des présidents de la Force citoyenne et démocratique (FCD) Djibril Tangara, du Parena, Tiebilé Dramé, du parti socialiste Yélen Kura, Amadou Koita, des Vice présidents de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) Iba Ndiaye, Salikou Sanogo et d’autres…
La rencontre avait pour but de prendre à témoin l’UNTM qui a joué un rôle extrêmement important dans l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays. «En mars 1991, on était là la Bourse du travail avec l’UNTM pour clamer la démocratie. En mars 2012, l’UNTM était là encore aux côtés des démocrates sincères et des patriotes pour dire non au coup d’Etat et pour dire oui à la démocratie et à la liberté d’expression », a expliqué Amadou Koïta, membre de l’opposition.
Parmi les motifs d’inquiétudes de l’opposition, il y a les violences verbales entre le président de la République et les opposants auxquelles tout le pays a assisté, il y a quelques semaines. Pour ne rien arranger, actuellement une censure existe contre l’opposition qui souhaite avoir un libre et égal accès à l’ORTM. « C’est l’essentiel de notre démocratie qui est en jeu pour la simple raison qu’il n’y a pas de démocratie sans opposition. Et il n’y a pas d’opposition sans liberté d’expressions et liberté d’opinion », a ajouté Koïta.
Les membres du bureau de l’UNTM ont beaucoup souligné le caractère liberticide que constituerait le musèlement de l’opposition. Et c’est sans surprise que tous les participants à la rencontre ont déclaré que l’opposition est en droit d’avoir accès aux médias publics pour transmettre son opinion sur la gestion du pays.
Ce qui dérange davantage les opposants est que toutes ces dérives évoquées se passent sous le règne de celui qui a été des leurs. Le pays a aujourd’hui besoin de la stabilité, et surtout des Maliens réconciliés avec eux-mêmes, assurent les opposants. Cette quiétude passe nécessairement par la liberté d’opinion, la liberté d’expression et l’accès égal aux médias d’Etat pour tout le monde. Ainsi, faut-il crier haro sur la diabolisation de l’opposant.
Soumaila T. Diarra