Bravo au chercheur économiste Massa Coulibaly qui est à la tête du think tank malien, le Great ou Groupe de Recherche en Économie Appliquée et Théorique. Ledit Groupe vient de publier les résultats d'une recherche qu n'est pas exactement de l'économique mais qui n'en est pas moins instructive et pertinente. Deux trouvailles intéressantes méritent attention.
La première est que 54 pour cent des Maliens et Maliennes se prononcent pour la Charia. Une bombe silencieuse en fait, car la constitution malienne est laïque et elle a été adoptée suite à un référendum en 1992.
Alors,une génération après , nos compatriotes ont-ils tant changé? C’est une des conclusions à tirer si l'étude est scientifiquement représentative. L'autre conclusion c'est ce qu'on met dans charia. Bras coupé, flagellation, lapidation? L'étude ne le dit pas. Elle dit une autre chose très intéressante et c'est cela la deuxième trouvaille: les leaders religieux sont plus écoutés de la population que les partis politiques. Puisque les enquêtes l'affirment...
Sinon ici la société civile n'est plus un recours. Elle est devenue un acteur. Elle fait même partie des corps constitués. Elle n'est pas au charbon, elle est au festin. La nation saborde ses garde-fou et peut-être vaut-il mieux que ce que nous avons de champions dans la société civile religieuse avancent à visage découvert. S'ils cartonnent dans l'opinion contre les professionnels locaux de la politique selon Great, l'imam Dicko, Chérif Madani Haidara ou Monseigneur Zerbo pourront faire un carnage à la prochaine présidentielle. Faites alors vos jeux!
Adam Thiam