L’annonce de la visite du président Ibrahim Boubacar Kéita en 4e région a été bien accueillie par la population. Mais, cette dernière à l’approche du jour « j » déchante depuis parce qu’il lui est demandé de mettre la main à la poche pour rendre le séjour du président de la République inoubliable.
Depuis l’annonce de la visite du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita à Ségou, on ne parle que de sous dans la Cité des 4444 Balanzans. Surtout que le président de la République IBK aurait indiqué que durant son séjour, il ne passera pas une seule nuit dans un hôtel, ni à Ségou ni dans aucun des 6 autres cercles de la région.
Depuis, c’est les grandes « quêtes » auprès des commerçants et d’autres mécènes de la ville. Le prétexte trouvé est la rénovation des pied-à-terre. Pour celui de Ségou, les jeunes des 1er et 2e quartiers ont été déjà mis à contribution pour son entretien. Sa rénovation aurait coûté 20 millions de F CFA alors que les travaux ne sont pas encore terminés.
Selon nos informations, des quotas sont fixés à chaque organisation. La Chambre de commerce et d’industrie de Ségou par exemple devra débourser un peu plus de 15 millions de F CFA. Elle n’est pas la seule sollicitée. Toutes les collectivités territoriales (Conseil régional, Conseil de cercle ou mairie urbaine et rurale, suivant sa taille) devront aussi casse la tirelire alors que certaines n’arrivent pas à faire face aux salaires de leurs agents. Des services comme la douane, l’Office du Niger, l’Office riz ont été invités à banquer.
Au-delà, la population rurale est soumise à rude épreuve. Rien que pour le cercle de Bla, les chefs de la centaine de villages qui compose cette localité ont été sommés d’apporter 2 poulets chacun pour la restauration du président IBK et de sa délégation.
Malgré le report du voyage, la quête continue de plus belle, car le 7 décembre est la nouvelle date annoncée. En attendant, ce sont les populations qui vont en pâtir comme si l’Etat n’existait pas.
En tous les cas, la visite d’un chef d’Etat sur un lopin de ces terres ne nécessite pas autant de mobilisation de fonds. Ce qui est sûr, c’est que l’Etat prend toujours en charge les déplacements présidentiels.
Daouda Coulibaly