Bamako, 21 nov 2015 (AFP) - Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a exhorté à la vigilance samedi, lors d'une visite dans l'hôtel Radisson Blu, théâtre la veille d'une attaque sanglante revendiquée par des jihadistes, en estimant que "nulle part dans le monde, on n'est à l'abri" des terroristes.
Le chef d'Etat était accompagné de son Premier ministre Modibo Keïta et de quelques membres de son gouvernement lors de cette visite à l'hôtel Radisson Blu, dans le quartier ACI 2000 Hamdallaye, où demeurait déployé un important dispositif de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Le Mali n'est pas une zone fermée" et "nulle part dans le monde aujourd'hui, on n'est à l'abri de ces barbares d'un autre temps", a-t-il dit en sortant de l'établissement, interdit à la presse. Il a fustigé les auteurs de l'attaque, qui ont "décidé de rompre avec l'humanité".
L'assaut a été revendiqué vendredi auprès d'un site mauritanien et de la chaîne de télévision panarabe Al Jazeera par le groupe jihadiste de Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui a indiqué qu'il s'agissait d'une opération conjointe avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Nos valeurs ne sont pas les leurs, (...) la +valeur vie+ leur est inconnue, c'est pour cela que vous comme nous devrons faire attention", a encore affirmé le président malien. "Soyez vigilants", "faites attention", a-t-il insisté.
Il a par ailleurs salué l'action des forces de sécurité maliennes, qui sont intervenues contre les assaillants avec l'appui d'agents de sécurité français, onusiens et américains.
"Leur professionnalisme a été merveilleux", a-t-il estimé, avant de se rendre dans un hôpital public de Bamako où sont admis certains blessés. Dans un discours à la Nation diffusé par la télévision publique dans la nuit de vendredi à samedi, le président Keïta a fait état d'un bilan de 19 morts, sept blessés et deux assaillants tués.
De son côté, une source militaire malienne a parlé à l'AFP d'au moins 27 morts parmi les quelque 170 résidents et employés de l'hôtel Radisson Blu présents au moment de l'attaque et d'"au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser".
En raison de l'attaque, le gouvernement malien a décrété l'état d'urgence dans le pays pour dix jours à compter de vendredi minuit. Un deuil national de trois jours sera observé à partir de lundi, selon un communiqué officiel.
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