Mes Chers, très Chers compatriotes !
Nous voici encore une fois dans une épreuve particulièrement douloureuse.
Ce jour, à 7 heures du matin, en Commune IV du District de Bamako, nos concitoyens ont été surpris par des crépitements d’armes automatiques, en provenance de l’hôtel Radisson Blu situé dans le secteur.
Rapidement, très rapidement, nos vaillantes Forces de Sécurité se sont rendues sur les lieux. Il fut vite établi qu’il s’agissait d’une prise en otage de l’établissement hôtelier et de ses clients.
Le « Radisson Blu », en raison d’efforts particuliers constatables et évidents en matière de sécurité, bénéficie de la confiance d’une clientèle cosmopolite. En particulier des hommes d’affaires attirés par le renouveau malien surtout après la fructueuse rencontre à l’OCDE pour la relance de l’économie malienne ; des hommes politiques divers ou des cadres de diverses qualifications invités dans notre pays ou s’y rendant en mission de prospection. Bref, tous, à un titre ou à un autre, ami du Mali. C’est toute cette communauté d’hommes et de femmes de bonne volonté qui était ainsi attaquée et la vie des uns et des autres mise en risque particulièrement élevé.
Tout au long de la journée, nos Forces (Police, Gendarmerie et Garde Nationale) au prix de la vie de chacun de leurs éléments, avec courage, abnégation, discipline et professionnalisme remarquable, ont réussi à réduire patiemment et à neutraliser définitivement ces « illuminés d’un autre temps » qui étaient décidés, farouchement déterminés à faire un massacre total et complet de tous ceux qui étaient porteurs de vie à l’hôtel et qui se trouvaient ainsi brutalement confrontés à l’incompréhensible et à l’indicible furie d’individus pour qui la valeur « Vie » n’a aucun sens.
Des Forces de pays amis dont la France, les USA et la MINUSMA, se joignirent à la conclusion heureuse d’une tragédie qui eut pu connaître une ampleur toute autre.
Depuis la survenue de cette tragédie, notre pays a élargi considérablement le champ de sympathie dont nous ne dirons jamais assez combien, nous l’avons apprécié et le considérons comme un témoignage éloquent du refus de tous les hommes épris de paix et du souci du respect des valeurs humanistes essentielles, refus de subir l’inacceptable, l’inadmissible et l’intolérable loi de ceux qui ont choisi définitivement de rompre avec l’HUMANITE !
Non, ces individus sans foi ni loi n’ont rien à voir avec la religion de MAHOMET, religion de paix, de respect réciproque et de convivialité entre les HOMMES.
Ce soir, le bilan est lourd et consternant :
- 21 morts dont 2 terroristes
- 7 blessés.
Il aurait pu être ce bilan plus sévère n’eut été l’engagement immédiat, constant et courageux de nos Forces de sécurité auxquelles il me plaît encore une foi de rendre ici au nom de la République, l’hommage le plus vibrant pour le courage de jeunes hommes, pour leur patriotisme et leur foi en le Mali.
En cette douloureuse circonstance, je présente aux familles et aux Nations endeuillées, les condoléances émues du Peuple du Mali, de toutes les institutions et du Gouvernement.
Cet événement tragique est vécu douloureusement par les Maliennes et les Maliens, mais à travers le monde, par les hommes et les femmes épris de paix.
Chers compatriotes,
Ce qui vient de se passer après la première tragédie de la Terrasse dont contrairement à certaines allégations, nous avions bel et bien tiré les enseignements, cette nouvelle agression, nous oblige à prendre de nouvelles dispositions sécuritaires dont chacun comprendra aisément le bien fondé et le caractère absolument incontournable.
C’est pourquoi, Chers compatriotes, le Conseil des ministres, réuni sous ma présidence, ce jour, dès mon retour de N’Djamena où j’ai pu apprécier la chaleur de la solidarité, vive sympathie de tous mes pairs du G5 Sahel, ce Conseil des ministres extraordinaire a donc pris les mesures que dessous :
- Décret de l’état d’urgence dès ce jour, vendredi 20 novembre à partir de minuit.
- Mise en berne de tous les drapeaux sur l’ensemble du territoire national et dans nos Ambassades et Consulats.
- Deuil national de 3 jours à compter du lundi 23 novembre à 0 heure.
Très Chers compatriotes,
Tel est le message grave et solennel que je me devais de vous livrer en ce jour.
Que chacune et chacun garde son calme, sa confiance en la République qui saura défendre ses fils au dedans comme au dehors.
Unis, nous vaincrons les forces du mal et de la terreur.
La terreur ne triomphera pas dans le pays des fiers et courageux ancêtres que nous avons tant chanté.
Vive le Mali !
Vive la République débout et digne !
Le terrorisme ne passera pas !