C’est ce qui ressort de l’analyse des résultats du cadre harmonisé de la sécurité alimentaire et la nutrition. La réunion de restitution s’est tenue le mardi 14 novembre dernier au gouvernorat du district de Bamako sous la présidence du commissaire adjoint à la sécurité alimentaire, Dicko Bassa Diallo. Les indicateurs du système d’alerte précoce précisent que 10 000 personnes sont en situation d’urgence alimentaire dans la région de Tombouctou.
Les résultats de l’analyse de la situation de l’insécurité alimentaire aiguë actuelle présentent une pluviométrie suffisante pour les besoins des cultures dans presque tout le pays, malgré un démarrage difficile. L’abondance des pluies a provoqué des inondations dans certaines localités. La crue a été jugée satisfaisante pour les besoins des cultures dans l’ensemble excepté dans la zone du lac Faguibine où le faible niveau de la crue a sérieusement affecté la production des cultures. La situation phytosanitaire a été relativement calme. Cependant, la menace aviaire plane sur les cultures en végétation et les contre-saisons à venir dans la zone Office du Niger et dans la vallée du fleuve dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao. Les récoltes s’annoncent bonnes globalement dans le pays avec des poches de mauvaise production surtout dans les régions du Nord. Les conditions d’élevage sont bonnes dans l’ensemble. Les perspectives de production halieutique sont moyennes à bonnes grâce au bon niveau de la crue qui a permis l’inondation des frayères.
L’insécurité résiduelle continue d’affecter les conditions socioéconomiques des ménages dans le nord. La population en phase de crise alimentaire, au pire, est d’environ 119 000, soit environ 1% de la population nationale (sans Bamako) ; 1 892 886 personnes sont en phase sous pression alimentaire soit environ 12% de la population et 13 587 342 en phase minimale.
Sur l’ensemble du territoire national, l’analyse du cadre harmonisé fait ressortir que la région de Tombouctou est la plus menacée avec 9 876 personnes en situation d’urgence. Ces populations, selon les indicateurs du système d’alerte précoce, se trouvent dans la phase 4. C’est-à-dire dans une situation très alarmiste qui mérite une réponse urgente de la part des autorités et des partenaires. Cette situation devrait durer jusqu’au mois d’août 2016.
En guise de mot d’ouverture, la commissaire adjointe à la sécurité alimentaire dira que le cadre harmonisé est devenu le cadre de référence pour toutes les actions de sécurité alimentaire conjoncturelle au Mali. Les résultats du cadre harmonisé devront permettre au gouvernement et à ses partenaires d’anticiper sur les questions de vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle. C’est sur la base de ces résultats qu’il sera élaboré dans les jours à venir le plan national de réponse aux difficultés alimentaires au titre de la campagne agricole 2015-2016 par le commissariat à la sécurité alimentaire avant d’être soumis à l’adoption du prochain conseil national de sécurité alimentaire.
En espérant que le prochain conseil national de sécurité alimentaire prendra des dispositions urgentes pour circonscrire le problème. En tout cas, la sonnette d’alarme est tirée. Il y a péril en la demeure dans la région de Tombouctou.
Harber MAIGA