Les services sécuritaires sont désormais sur la piste d’éventuels complices des deux assaillants tués. Et c’est la vidéo de surveillance de l’hôtel Radisson Blu qui a repéré trois personnes soupçonnées d’avoir apporté des soutiens aux terroristes. La veille de l’attaque, ces personnes auraient été aperçues à l’intérieur de l’hôtel.
Une enquête judiciaire aussi déjà ouverte
La justice malienne a aussitôt ouvert une enquête pour, dit-elle, “établir toute la lumière” sur les faits. Selon Boubacar Sidiki Samaké, procureur au Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, cette enquête est conduite par une équipe composée de Maliens et de représentants d’autres pays partenaires, dont la France.
Le réseau nigérian
L’autre information concerne les services maliens. Ces derniers travaillent avec leurs collègues de la sous-région, notamment des Nigérians. Il s’agit de savoir rapidement si ces deux jihadistes sont connus, par exemple des services nigérians, s’ils sont originaires du Nigeria et si on a des informations sur la filière qui les a conduits ici.
Dernier bilan : 21 morts, dont 2 assaillants et 7 blessés
21 morts, dont deux assaillants et 7 blessés, c’est le bilan officiel de l’attaque perpétrée contre l’hôtel Radisson de Bamako. Selon le ministre de la Sécurité, “aucun assaillant n’a pu s’échapper” au cours de l’assaut. Le gouvernement du Mali, qui s’est réuni dans la soirée en conseil des ministres extraordinaire, a décrété l’état d’urgence pendant 10 jours, un deuil national de trois jours à partir de lundi.
Spéculations autour d’un véhicule
C’est à bord d’un véhicule 4×4, d’immatriculation diplomatique, les assaillants seraient venus devant l’hôtel Radisson de Bamako. “Jusque-là, les faits ne nous permettent pas de dire si tel véhicule a servi à ça, qui était dans tel véhicule. Tous les véhicules qui ont été mentionnés, sont entre les mains de la police scientifique depuis hier. Elle est en train d’analyser”, a déclaré le colonel-major Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Encore le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Belmokhtar
Cette attaque, qui intervient une semaine après celle de Paris, a été revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Sa tête avait été mise à prix pour 20 millions de dollars par les Etats-Unis. En début de semaine, dans une vidéo, le chef du groupe jihadiste Ançar Eddine appelait à la “guerre sainte” en demandant de “s’attaquer à la France”. Pour certains observateurs, “il n’y a pas de doute : il existe un lien entre les attaques de Paris, et les événements de Bamako”. En tout cas, c’est la 2e attaque revendiquée par le groupe qui est à l’origine de l’attaque de “La Terrasse” en mars dernier et qui avait fait 5 morts dont 3 étrangers.
Etat d’urgence peu respecté
Parmi les principales décisions issues du conseil des ministres extraordinaire de vendredi, figure l’état d’urgence décrété par le gouvernement. Pour les juristes, “il s’agit d’une mesure exceptionnelle prévue dans la Constitution face à des situations d’exception”. La dernière fois où le Mali a instauré cette mesure c’était en mars 2012 après le coup d’Etat contre le président Amadou Toumani Touré.
D’autres attaques déjouées
Depuis des mois, les jihadistes du Front de libération du Macina (FLM) et leurs alliés de la katiba Khaled Ibn Al Walid intensifient leurs attaques dans le Centre et le Sud du Mali, Bamako n’est pas épargné. Sur la brèche, les services de sécurité maliens ont réussi à déjouer plusieurs tentatives d’attentats dans la capitale ces derniers mois, notamment une attaque programmée contre le club nautique “Djoliba”, le 2 août. Elles étaient l’œuvre de la katiba Khaled Ibn Al Walid et du Front de libération du Macina.
L’identification des corps prend fin aujourd’hui
Deux jours après l’attaque de l’hôtel Radison à Bamako, on en sait un peu plus sur l’identité et la nationalité des victimes. Treize personnes de nationalités différentes ont trouvé la mort au cours de l’attaque. Mais selon le ministère de la sécurité, le travail d’identification est en cours, et devrait livrer ses résultats définitifs aujourd’hui. Mais selon plusieurs sources proches de l’enquête, parmi les victimes on compte six Russes, trois Chinois deux Belges, un Américain et un Sénégalais.