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Mme Dicko Issa Touré, Présidente de l’Association Nièta : A la découverte d’une amazone au service des veuves et orphelins
Publié le lundi 23 novembre 2015  |  Le Pays




A la différence de celle de Kati composée uniquement des femmes veuves des militaires tombés sur le champ de l’honneur récemment, Nièta a pour membres les femmes veuves de militaires et gardes et aussi civils ; ceux qui ont perdu la vie lors de la rébellion au temps du Général Moussa Traoré. Elle est homogène car des femmes ayant perdu leur mari au temps de Alpha, ATT aussi et récemment lors de la bataille de Konna font partie. L’association a d’abord germé à Sévaré depuis les années 2000 ; elle a reçu plusieurs aides à l’époque et a aussi mené plusieurs activités.

La présence de son siège à Bamako est due aujourd’hui à sa présidente, communément appelée Tante Dicko, qui y réside. Et pour bénéficier, suite aux conseils administratifs, des aides à la capitale il lui a été conseillé de changer de récépissé. Ce qui a donné jour à l’association Nièta.

L’association compte 167 femmes veuves aujourd’hui, à travers toutes les communes de Bamako et dans des villes Kati, Bandiagara, Bougouni, Mopti, Ségou, Fana etc. De sa création il y a moins d’une année, elle a aussi enregistré 242 enfants orphelins dont les frais de scolarité sont pris en charge par l’association grâce aux aides des partenaires.



Dans sa démarche de mieux convaincre les partenaires, la présidente a pu établir des certificats d’indigents (plus de 90) mais aussi des extraits (une soixantaine), à la mairie de Kalaban-Coro, pour des veuves et leurs enfants dont certains contraints à quitter le nord suite aux événements tragiques que nul n’est sans ignorer.

A cet effet, son But est de : « créer et d’entretenir l’esprit d’entraide et de solidarité entre les membres ; améliorer la situation socioéconomique des membres et des communautés et promouvoir les activités génératrices de revenu (petit commerce, transformation de produits alimentaires, embouche, la fabrication du savon, teinture etc.).

Pour être témoin oculaire du combat de ces braves femmes, nous avons assisté à une de leur réunion le jeudi dernier dans leur siège sis à Kalaban-Coro.

Que de témoignages accompagnés par des larmes de pas mal de femmes (tout âge confondu) qui méritent consolation et accompagnement.

Des partenaires démarché et activités menées par l’association, nous avons pu retenir :



Les partenaires demarchés :

-Le promoteur complexe scolaires Sony Ali Ber ; Le complexe Scolaire Bemakanda ; L’entreprise Gagnila (Bazin) ; Qatar Charity ; L’ONG Alfarouk ; Fondation de Zaka ; AZAR Libre Servie ; Ben § CO ; ANPE ; SAER ; La MINUSMA ; PMU Mali ; Le Cabinet de la Première Dame ; Le parti Yèlèma ; Association Siguida Yelen ; Mairie de Kalaban-Coro ; APCAM ; Ambassade Etats Unis ; Ambassade Pays Bas ; Ambassade Danemark ; Ambassade Allemagne ; Ambassade Suisse ; Ambassade de Belgique ; Opérateur économique Mandjou Simpara ; Service Social de l’Armée ; La Primature ( au temps de premier ministre Moussa Mara) ; ANICT ; ancien président, Dioncounda Traoré.



Ceux qui ont soutenu

Le complexe scolaire Sony Ali Ber : appui matériel avec des mains d’œuvres pour construction d’un hangar pour fabrication des produits (crème sèche, oignons séchés, le fonio etc) ; une fosse où sont conduites les eaux qui ont servi à la composition des produits, ensuite un appui financier d’un montant de 150 000 pour fabrication de ces produits alimentaires.
Complexe Scolaire Bemakanda : prise en charge d’un nombre d’orphelins des niveaux de 7e à la 9e. accompagnée par la promesse de les orienter au lycée du complexe après admission au DEF.
Gagnila : prise en charge du sacrifice fait par l’association lors du 20 janvier (anniversaire de l’armée) en la mémoire des maris disparus à hauteur de 50 000 F cfa ; le mois de ramadan un appui de 100 000 F cfa qui a servi à payer du sucre distribué aux femmes veuves.
Azar Libre Service : 20 cartons d’eaux minérales (Kati) à l’occasion du sacrifice du 20 janvier.
ONG Alfarouk : elle a donné Trois tickets correspondant chacun à 25 Kg de riz, 5 litres d’huile et 5 Kg de sucre.


PMU MALI : Don de fournitures scolaires et prise en charge des frais de scolarité de certains orphelins.
LA SAER : prise en charge en grande partie des fournitures et frais scolaires (payés chaque fin du mois) de 200 enfants. Son PDG a promis son accompagne jusqu’à l’arrivée des élèves orphelins au niveau de l’achèvement universel, c’est-à-dire le DEF.
ANPE : Dans le cadre du mois de la solidarité, elle a appuyé l’association matériellement pour la fabrication du savon : une machine, 10 bidons d’huile, 6 seaux, 6 paires de gans, produits, 100 cartons pour l’emballage. Elle a formé 10 membres de l’association en la fabrication du savon. Une formation qui a eu lieu au siège de l’association durant 10 jours. Il n’y a pas eu d’appui financier.
BEN§ CO : Un appui financier de 100 000 F cfa. Cet argent a servi à payer des céréales distribuées aux veuves.
Le Parti Yèlèma : Un appui de 250 000 Fcfa. Un appui dans le cadre de la transformation des produits alimentaires.
Association Sigui da Yelen : Elle a formé certaines membres, sanctionnée par des attestations, dans le cadre de la fabrication du savon pour la lessive.
APCAM : L’association l’avait soumise son projet d’agriculture, d’une valeur de centaine de million, sur son champ sis dans la commune de Baguinéda. Son Président (APCAM), a pu accompagner l’association avec une aide de 100 000 milles pour défricher. Elle a servi à payer et mettre les piquets de bornage.
Mairie de Kalaban-Coro : Sur présentation des actes de décès de leurs maris (demandé par le maire), la mairie a fait 97 certificats d’indigence et des extraits d’acte de naissance pour les enfants orphelins à la disposition de l’association, surtout ceux qui sont venus du nord à la suite de la crise.
Madjou Simpara : L’opérateur a donné 100 000 F cfa suite à la présentation à lui d’un projet de jardinage sur le champ de l’association. La somme a servi à payer les tenues des enfants qui étaient menacés de sanction dans leurs écoles respectives.
Service Social de l’Armée : Un appui, en premier lieu, de deux cartons de cahier et ensuite 4 sacs de 50 Kg et 40 Kg de sucre repartis équitablement entre quatre femmes bénéficiaires. Grâce au service social, l’association a participé au salon spécial de l’économie sociale et solidaire essentiellement dédié aux femmes de l’espace militaire tenue à la maison des jeunes où elle a fait connaitre ses produits. C’était dans le cadre de la célébration de la 21eme édition du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion.
Les promesses :

Qatar Charity : L’association a présenté plus de 90 certificats d’indigence avec pour sollicitation la prise en charge des femmes veuves et leurs enfants démunis. Après études des cas, Qatar Charity a sélectionné 62 certificats d’indigents. Pas de suite favorable pour le moment.
Dans le cadre du parrainage des enfants orphelins, l’association a soumis 32 cas à Qatar. 17 validés, mais sans suite toujours. Exceptionnellement, ils ont pu parrainer un seul enfant. Il a droit à 43 000 F cfa chaque trimestre.

A l’approche du mois de tabaski dernier, l’ONG a appelé l’association à l’occasion d’une cérémonie de remise de dons à Sangarébougou. Ce jour, publiquement elle a offert 5 machines à coudre à l’association, mais jusqu’à présent elles ne sont pas à la disposition de l’association.

ANICT : L’association a approché l’ANICT en vue de venir en aide aux restes d’enfants (dans le nombre global) mis à la porte faute de paiement régulier de leurs frais scolaires. Ils étaient au total 42. Pas toujours de suite favorable etc.
Les témoignages des bénéficiaires

Hawa Paré

« Grâce à l’association et aussi la générosité de sa présidente, les études de mes enfants sont prises en charge »

« Mon mari est mort. J’ai aujourd’hui sous ma charge nos cinq enfants, alors que je ne travaille pas. Grâce à l’association et aussi la générosité de sa présidente, les études de mes enfants sont prises en charge. Tenues, fournitures scolaires, frais de scolarité etc. C’était mon souci majeur et depuis un certain temps, cela n’est que du passé. J’apprécie Tante Dicko et je la remercie infiniment ».

Damagbé Sidibé dite Adja

« Cette association existe légalement et est au service des femmes veuves et d’autres qui n’ont aucun moyen»

« La présidente de l’association et moi avions fait connaissance lors d’une foire. Après des échanges fraternels, nous avons passé le laps de temps comme si nous étions de vieilles amies. Depuis le premier jour, Mme Dicko prenait mon frais d’occupation (la table) jusqu’au dernier jour. Un jour, elle m’a demandé le nombre d’enfants scolarisés que j’ai. Je lui ai dit 3. Jour suivant, elle m’a remis 3 syllabaires, 47 cahiers, 38 stylos et 18 crayons. J’ai partagé ces fournitures avec mes voisines du quartier qui ont le même poids social que moi sinon même pire. A titre d’exemple, il y a une dame dont le mari l’a abandonnée, elle et ses enfants, il y a belles lurettes. Elle fait la lessive pour pouvoir nourrir ses enfants et cela dans la peine totale. Elle ne prend pas d’argent avec des clients, mais son travail en échange de la nourriture. Ses enfants ont été chassés de l’école. Quand je l’ai remise ces fournitures, elle a pleuré.

Cette association existe légalement et est au service des femmes veuves et d’autres qui n’ont aucun moyen aujourd’hui. Que les partenaires viennent voir et nous accompagnent.

Je rappelle aussi que tout ce que l’association gagne, c’est partagé équitablement ».

Fadjè Traoré

« Grâce à la présidente de l’association, j’ai tout eu »

« Je suis étudiante, licence Allemand Bilingue. En moins de 40 jours, après le décès de mon mari, j’ai fait connaissance de la présidente, Tante Dicko, de cette association. Avant ce jour, le souci me rongeait car je ne savais pas ce que j’allais faire de mes deux enfants. Grâce à elle j’ai tout eu. Mon enfant est pris en charge par Qatar Charity. Les mots me manquent ».

Salimata Keïta

« Tout ce que l’association gagne, Mme Dicko prévoit notre part, même à notre absence »

« Mon mari était garde. Moi et mes voisines logent jusqu’au camp et c’est là-bas que j’ai connue Mme Dicko. Depuis ce jour, tout ce que l’association gagne elle prévoit notre part, même à notre absence. En plus, nos enfants aussi sont pris en charge ».

Fatoumata Yattara

« Mme Dicko a soigné mon mari et pris en charge mes quatre enfants »

« Mon mari est malade il y a longtemps. La ration alimentaire est même devenue un problème. Mme Dicko nous a été d’une solidarité inestimable. Elle a soigné mon mari à plus 75 000 F cfa. Et par delà, grâce à elle, l’association prend en charge nos 4 enfants. Nous la souhaitons longue vie ».

Oumou Diakité

« Mme Dicko me soigne, me nourrit et prend en charge les études de mes enfants »

« Mon mari était garde. Il est décédé il y a longtemps. Pour subvenir à nos charges (moi et mes enfants), je travaille dans un centre de fabrication de produits comme le beurre de Karité, le savon etc. à Kalaban-Coro. On me paie par jour. Aujourd’hui, le centre a aussi de sérieuses difficultés de fonctionnement. Ma présence aujourd’hui dans l’association me permet de combler ce vide. Mme Dicko m’aide beaucoup. Elle me soigne, me nourrit et prend en charge les études de mes enfants ».

Salimata Camara



« J’ai adhéré à l’association et cela m’a fait du bien »

« J’ai perdu mon mari en 2012. J’ai 7 enfants. Dans le temps, je faisais de la teinture et j’en ai eu du succès. Mais suite à des problèmes, j’ai abandonné cela au profit du petit commerce. C’est avec ça que je gère les dépenses familiales. J’ai connu Mme Dicko grâce à ma sœur, j’ai adhéré à son association et cela m’a fait du bien ».



Boubacar Yalkoué
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