Le Front de Libération du Macina a revendiqué à son tour dimanche soir, après le groupe Al-Mourabitoune, l'attaque contre le Radisson Blu de Bamako. Dans cette revendication, le FLM affirme qu'en plus des deux assaillants tués, trois avaient pu s'échapper.
Selon les auteurs de la revendication, « cette attaque est une réaction contre les attaques des forces Barkhane. Lesquelles visent certains éléments du Front et Ansar Dine avec l'aide de l'armée malienne et le soutien de certains pays occidentaux ».
Dans un communiqué envoyé à l'AFP, le porte-parole du groupe assure que l'attaque a été menée par un commando de cinq personnes, dont « trois sont sorties saines et sauves ».
Le FLM poursuit en menaçant être « capable de frapper à n'importe quel moment ». Le groupe jihadiste promet une multiplication des attaques « contre les endroits politiques, économiques, et touristiques, avant de gouverner le Macina et d' appliquer la charia ».
De son côté, le groupe de Mokhtar Belmokhtar a réitéré sa revendication, dans un enregistrement sonore en arabe diffusé dimanche soir par la chaîne de télévision arabe Al-Jazeera.
Pour certains observateurs, cette double revendication de l'attaque n'est pas surprenante au regard de « la concurrence qui sévit entre les groupes terroristes ». Les analystes sont prudents et estiment que seuls les résultats de l'enquête pourront déterminer le groupe auteur de l'attaque.
Ousmane Cornio est spécialiste des questions de sécurité. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Il faut toujours prendre avec des pincettes les revendications après des attentats, parce qu'en fait parfois ce sont des tentatives de récupération. Je ne suis pas sûr que celui qui a revendiqué soit l'auteur. Tous ces groupes là sont en concurrence, et chacun veut avoir plus de nom et plus de visibilité médiatique. Pour le cas précis du Radisson, ce n'est même pas sûr que ce soit ni Al-Mourabitoune, ni le Front de libération du Macina. Donc, il faut que les enquêtes se poursuivent, et qu'avec l'authentification de ces revendications avec des preuves, et l'identification des assaillants, qu'on puissent retracer et trouver l'origine de l'attaque et ceux qui sont les vrais auteurs ».
Par ailleurs, l''identification des victimes et des assaillants de l'attaque de vendredi est toujours en cours. Selon les autorités compétentes, ce travail devrait s'achever dans les heures à venir. Elles assurent que la liste sera publiée dès que possible.
Amadou Sangho est chargé de communication au ministère de la sécurité et de la protection civile. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Les enquêtes sont en cours pour déterminer l’identité des terroristes et des victimes de cette tragédie de vendredi. Les enquêtes progressent. Au fur à mesure, des éléments d’appréciation et des éléments précis seront donnés à l'attention de tout un chacun. Mais pour ce qui concerne les étrangers, il y a une procédure diplomatique qui est déjà enclenchée. C'est à la suite de cela qu'on pourra donner la nationalité de toutes les victimes. Soyez patients, les autorités policières et judiciaires sont en train de travailler. Dans les jours ou heures à venir, vous aurez de plus amples informations. Vous savez, on peut faire circuler n'importe quelle image sur les réseaux sociaux. La seule image qui vaille, c'est celle qui sera donnée par les autorités ».
L'enquête, quant à elle, « se poursuit normalement », selon les autorités judiciaires. Selon elles, « toutes les investigations seront mises œuvres pour établir la lumière sur les circonstances de l'attaque ».
Boubacar Sidiki Samaké est procureur au Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée :
« C'est une enquête qui se poursuit normalement sur les faits, que l'on peut qualifier d'actes terroristes. On a constaté qu'il s'agit de deux individus qui étaient munis d'armes AK 47 qui ont fait irruption devant l'hôtel Radisson, avant de pénétrer dans ledit hôtel. Ils se sont mis à tirer tous les individus que se trouvaient devant eux. Les témoignages sont assez durs à supporter. Ensuite on a constaté qu'ils avaient avec eux un certain nombre d'effets qui portent à croire qu'il s'agit effectivement d'une attaque terroriste. Nous pensons qu'à terme, nous aurons des résultats. On ne peut pas dire pour l'instant quelle est leur identité, mais nous menons des investigations pointues qui permettront de cerner tout cela. Certains témoignages disent qu'ils parlaient anglais, on n'a pas fini de faire tous les recoupements, mais ce sont deux qui ont été formellement identifiés comme étant des assaillants ».
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