Bamako - Deux fusils d’assaut utilisés par les auteurs de l’attaque contre un grand hôtel de Bamako, ayant fait 20 morts la semaine dernière, étaient en cours d’analyse par des experts des Nations unies mardi à Bamako, a constaté un journaliste de l’AFP.
Il s’agit de Kalachnikov de type AK-47 présentés à un groupe de journalistes au siège de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) par des gendarmes français membres de la police des Nations unies, qui assiste techniquement les autorités maliennes dans l’enquête.
Les deux armes ont été "retrouvées (à l’hôtel) Radisson auprès des terroristes lorsque nous sommes intervenus sur les lieux" le jour de l’attaque, le 20 novembre, elles "nous ont été confiées par la police malienne", a expliqué l’officier Laurent qui, comme de coutume au sein des forces françaises, ne dévoile que son prénom.
Selon lui, les experts recherchent des "détails sur les numéros, la fabrication", qui permettront "de tracer ces armes, savoir de quel stock elles proviennent, de quelle fabrication", à défaut de pouvoir exploiter les empreintes digitales, trop nombreuses "sur une arme qui a été manipulée par beaucoup de personnes".
En plus de la Minusma qui participe à l’enquête, des spécialistes français en criminologie sont arrivés à Bamako pour aider à l’identification des corps, selon les autorités maliennes.
Le 20 novembre, l’hôtel Radisson Blu a été attaqué par des hommes armés qui y ont retenu environ 150 clients et employés. Les forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents la Minusma, sont intervenues et ont "exfiltré" 133 personnes, selon le ministère de la Sécurité.
Vingt victimes et deux assaillants ont trouvé la mort dans l’attaque, a affirmé le procureur malien chargé de l’enquête, Boubacar Sidiki Samaké, lundi soir à la télévision publique ORTM.
L’attentat a été revendiqué le jour même par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a aussi soutenu dimanche avoir commis l’attentat "avec la collaboration d’Ansar Dine", groupe jihadiste de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Au moins trois complices présumés étaient recherchés mardi, et la télévision publique diffuse régulièrement depuis lundi un appel à témoins de la police nationale sollicitant toute information sur les deux assaillants tués - deux hommes à la peau noire - photos à l’appui.
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