Dans deux jours, le vendredi 27 novembre 2015, cela fera deux ans que le Général Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’état le plus débile du monde, né à Ségou en 1972, est en prison et ne sait plus à quel saint se vouer.
Régnant en maître absolu à la tête de l’état depuis son quartier général à Kati, investi le 13 février 2013 Président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, puis le mercredi 14 août 2013 Général de corps d'armée par Dioncounda Traoré quelques jours après la victoire d’IBK, la chute a été brutale pour lui. Un contre coup d’état mené par des bérets rouges le 30 avril 2012 pour le destituer échoue.
Alors s’en est suivie une vague d’arrestations, de tortures, d’exécutions et de disparitions de bérets rouges. N’ayant pas voulu répondre aux différentes convocations de la justice, ce qu’il a démenti catégoriquement, il a été interpellé à son domicile le mercredi 27 novembre 2013 à Bamako et conduit devant le juge d’instruction Yaya Karembé pour un interrogatoire dans cette affaire des bérets rouges. Il n’aurait pas opposé de résistance et fut conduit à bord d’un blindé léger à l’école de gendarmerie de Faladié. Inculpé de meurtres, d’assassinats et de complicité d’enlèvements de personnes, il est placé sous mandat de dépôt.
Cette arrestation a été saluée par une grande partie de la classe politique et de la société civile, en tête le Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République, FDR, une coalition de partis politiques et d'organisations opposés à son coup d’état. Ils réclamaient son arrestation et sa comparution devant un juge pour faire la lumière après cette tentative de contrecoup d'État. Une autre affaire l’attend, celle des bérets verts après la mutinerie du 30 septembre ponctuée aussi d’arrestations, de tortures, d’exécution et de disparitions.
Venus en libérateurs, en patriotes, le Général Amadou Haya Sanogo et complices sont gagnés par l’ivresse du pouvoir et leur parcours fut jalonné de meurtres. Et depuis ils sont entre les mains de la justice attentant avec impatience leur procès. IBK lui-même ne cesse de dire que nul n'est et ne sera au dessus de la loi. Quelle triste fin mon Général après le coup d’état le plus débile du monde.
Mr Séran SACKO