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Il faut le dire sans rancune : Ne faut-il pas interpeller l’intellectuel?
Publié le mercredi 25 novembre 2015  |  Delta News




Dans cette atmosphère de levée de boucliers contre le terrorisme où aucune autre opinion ne semble avoir d’audition auprès d’un public conditionné pour…,« Le retour du boomerang », article de Jean-François Bayart paru dans le journal Libération du 15 novembre 2015, montre que malgré tout, il existe en occident et particulièrement en France, des intellectuels libres, courageux et assez lucides pour jeter un regard introspectif sur leurs sociétés et particulièrement sur leurs dirigeants politiques.
Il force notre administration. Publié (voir en page 4) trois jours avant notre billet de la semaine dernière, il est en phase avec notre conclusion qui disait entre autre chose que les occidentaux dans leurs politiques de domination du monde, avaient consciemment ou inconsciemment occulté les effets boomerang de leurs actions. Il est évident que la lecture d’une telle analyse ne pourrait qu’amener le lecteur européen en général et français en particulier à une opinion plus nuancée sur l’actualité, dominée par un matraquage médiatique abrutissant amalgamant terroriste, jihadiste, islamiste et autre Daesh !
La lecture de cet article nous incite à des questionnements sur l’intellectuel malien : « ne faut-il pas l’interpeller ? », « quels sont sa place et son rôle dans notre pays ? Certes, il y a eu au moment crucial de la crise au Mali, des équipes d’intellectuels ayant produit des textes sur la crise, mais rarement des analyses aussi profondes, sans tabou, sur notre pays, telles que celles produites par Jean - François Bayart sur l’occident et particulièrement la France.
Certes, la ministre Aminata Dramane Traoré produit des essais appréciables mais ses écrits concernent surtout les rapports nord-sud, qui se perdent dans les labyrinthes de l’alter-mondialisme, héritier du tiers-mondialisme du siècle dernier. Il arrive que les professeurs Issa N’Diaye, Nafet Kéita et autres publient de temps en temps. Certes, il y a de temps en temps, le professeur Kalilou Ouattara, député élu en Commune III du district de Bamako, qui sort des propos dignes de l’extrême droite européenne ! Mais, nulle part on ne trouve trace d’une analyse profonde et critique de nos différents dirigeants politiques qui ont eu à gérer ce pays depuis l’indépendance.
Cependant, il faudrait un jour exorciser le mal à sa racine. Ce pays semble se complaire dans des mensonges. On remarquera que chacun des présidents qui ont géré ce pays a aussi bien d’adeptes invétérés et inconditionnels que de détracteurs acharnés. Alors, dans cette atmosphère où la réflexion est absente, et où les sentiments priment sur la raison, l’intellectuel doit se ressaisir.
Il est grand temps qu’il parvienne à avoir un regard introspectif, critique, sans fard et détaché, sur notre société, nos dirigeants et les politiques qu’ils mènent et qu’il ait le courage de l’exprimer à haute et intelligible voix. C’est ainsi et seulement ainsi, que l’on pourrait estimer que sa voix d’airain portera son message dont l’objectif premier est d’impacter positivement sur l’opinion du citoyen ordinaire afin de l’amener à s’indigner quand c’est nécessaire.
Wamseru A.Asama
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