LABOUTARIE (France / Tarn) - Marine Le Pen a dénoncé dimanche la responsabilité indirecte des autorités françaises dans la progression des groupes armés islamiques au Mali, via
"l`aide" apportée aux fondamentalistes en Libye et en Syrie, tout en jugeant
"légitime" l`engagement de l`armée française pour soutenir le gouvernement de Bamako.
"Depuis de très nombreux mois, le FN seul contre tous informe les Français des erreurs stratégiques et politiques majeures que constituaient le soutien, l`aide, l`assistance et l`armement accordés aux islamistes en Libye et en Syrie", a déclaré la présidente du Front national lors d`un point de presse à Laboutarié, village du Tarn où elle se trouvait pour une rencontre avec les militants locaux.
Le FN était "le seul sous une pluie de reproches à dire que cette situation allait entraîner une déstabilisation massive de la région et la montée en puissance du fondamentalisme islamique. C`est exactement ce à quoi on est
confronté aujourd`hui", a-t-elle poursuivi, évoquant un syndrome du "pompier pyromane".
La France s`est trouvée "obligée d`agir" au Mali face à la progression de groupes islamistes qui ont bénéficié en partie des armes apportées aux islamistes en Libye et en Syrie, a-t-elle ajouté. Cette intervention "est légitime" mais "je ne voudrais pas qu`elle cache la responsabilité des dirigeants français dans la complicité avec les fondamentalistes islamiques", a-t-elle dit.
"Si la complicité, c`est l`aide ou l`assistance, eh bien nous avons aidé, assisté et armé les fondamentalistes islamiques en Libye comme nous tentons de le faire en Syrie avec l`intervention massive du Qatar et de l`Arabie saoudite", a-t-elle ajouté.
Mme Le Pen s`est également demandé si l`intervention militaire de la France "n`aurait pas du être décidée plus tôt pour pouvoir éviter que les islamistes ne s`enkystent dans le Nord Mali", craignant que "cette lutte" ne soit "probablement plus longue et hélas plus meurtrière que ce que peuvent espérer un très grand nombre de Français".
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