HAUTE-GOULAINE (France) - Le président d'honneur du
Front National, Jean-Marie Le Pen, a jugé dimanche après le début de
l'opération militaire française au Mali que la France avait une politique "de
femme saoûle" face aux islamistes.
"Nous avons soutenu, avec M. Sarkozy et le soutien du PS, des rebelles
jihadistes en Libye, même militairement, considérablement. D'ailleurs, c'est
le boomerang: nous retrouvons en face de nous l'armement qu'on a parachuté aux
jihadistes de Libye", a estimé M. Le Pen lors d'une conférence de presse à
Haute-Goulaine près de Nantes. "Idem en Syrie, on souhaite la victoire des
jihadistes de Syrie, et on la combat au Mali: comprenne qui pourra, c'est la
démarche de la bonne femme saoûle qui titube d'un bord à l'autre de la route",
a-t-il déclaré.
"Ce sont des islamistes modérés quand on parle avec eux, quand ils nous
tirent dessus ce sont des jihadistes, quelques fois ce sont les mêmes, c'est
une question de temps, une question de moment", a-t-il jugé.
Raillant le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, M. Le Pen a ajouté: "Sur le
mariage des gays, il est imperturbable, en revanche sur les promesses de ne
pas intervenir militairement seul et sur le terrain en Afrique, évidemment,
nous intervenons seuls et notre infanterie sur le terrain, et nous resterons
probablement seuls".
"Le temps que les mécanismes de soutien aussi bien européens qu'africains
se mettent en route, il passera de l'eau sous les ponts, espérons que d'ici là
la situation se sera clarifiée: il n'est pas sûr qu'elle se termine
automatiquement par la victoire des armes de la France car dans une guerre il
y a toujours un risque et des risques qu'un certain nombre de gens perdent
leur vie".
M. Le Pen a toutefois rappelé que "le FN a appprouvé la politique
d'intervention du président de la République".